L'année de 6ème s'est achevée avec l'exposition de douze enluminures sur bois présentant comme un air de famille (la technique choisie n'y est pas étrangère). Dès la rentrée, les 5èmes décident de rebondir sur les tableaux. Tout au long de leur fabrication, nous avions consigné les impressions et les digressions qu'ils inspiraient aux artistes : des mots, des phrases, des images... une parole à l'état brut s'offre ainsi aux élèves. Mais qu'en faire ?
Tout commence par une lecture de textes en classe, sur le thème des animaux. Au-delà des morceaux choisis du manuel de langue – et de la découverte de poètes et de dialectes divers – l'interprétation du « Sabaud » (le crapaud) de Max Rouquette débouche sur la présentation du recueil « Bestiari », dans lequel la faune familière côtoie des êtres fantastiques. Il est alors décidé de rendre hommage au monde du poète ; un texte pour chaque signe du zodiaque. Parallèlement à l'exploration des pistes poétiques, nous essayons de dégager des critères qui nous serviront de règles : recherche lexicale, jeu sur l'épaisseur de certains mots, rôle des reprises, exploration des sonorités, variations dans le rythme... Le travail est d'abord collectif (certains camarades de 6ème ne faisant plus partie du groupe, il y a des images orphelines). Heureusement, deux textes prennent forme assez rapidement : « Lo lion », puis « La vèrge ».
Ce miracle sera plus difficile à renouveler par la suite, mais la série est lancée. Découvrez notre troisième livraison : « La balança », de Remèsi, « L'escorpion », de Tomàs e « Lo sagitari », de Maxime. Le scorpion est écrit par l'auteur du tableau ; les deux autres poèmes sont des œuvres collectives.
Frédéric Figeac
Tout commence par une lecture de textes en classe, sur le thème des animaux. Au-delà des morceaux choisis du manuel de langue – et de la découverte de poètes et de dialectes divers – l'interprétation du « Sabaud » (le crapaud) de Max Rouquette débouche sur la présentation du recueil « Bestiari », dans lequel la faune familière côtoie des êtres fantastiques. Il est alors décidé de rendre hommage au monde du poète ; un texte pour chaque signe du zodiaque. Parallèlement à l'exploration des pistes poétiques, nous essayons de dégager des critères qui nous serviront de règles : recherche lexicale, jeu sur l'épaisseur de certains mots, rôle des reprises, exploration des sonorités, variations dans le rythme... Le travail est d'abord collectif (certains camarades de 6ème ne faisant plus partie du groupe, il y a des images orphelines). Heureusement, deux textes prennent forme assez rapidement : « Lo lion », puis « La vèrge ».
Ce miracle sera plus difficile à renouveler par la suite, mais la série est lancée. Découvrez notre troisième livraison : « La balança », de Remèsi, « L'escorpion », de Tomàs e « Lo sagitari », de Maxime. Le scorpion est écrit par l'auteur du tableau ; les deux autres poèmes sont des œuvres collectives.
Frédéric Figeac
La Balança
Balin balan
Quò’s lo branle de la balança
Balin balan
Quand sèi urós dança
L’ora d’après desesperança
Balin balan
Coma li far fisança
A la balança ?
La Balance
Balin balan
C’est le branle de la balance
Balin balan
Quand je suis heureux elle danse
L’heure d’après désespérance
Balin balan
Comment lui faire confiance
A la balance ?
L'escorpion
Cap de bruch cap de bruch
Negre entremièg çò negre
Cap de bruch l'escorpion
A l'espèra se carboniza
Glop per glop
L'aiga de mòrt dins la cornuda
Glop per glop
La poison de l'eternitat
Un jorn d’òrra solesa
Se sagatarà d’esperel
Alavetz cap de bruch
Cap de bruch farà jamai pus
Le scorpion
Aucun bruit aucun bruit
Noir au milieu du noir
Aucun bruit le scorpion
Aux aguets se carbonise
Goutte à goutte
L’eau de mort dans la cornue
Goutte à goutte
Le poison de l’éternité
Un jour d’horrible solitude
Il se poignardera lui même
Alors aucun bruit
Il ne fera jamais plus aucun bruit
Lo Sagitari
Mitat caval e mitat òme
L’avètz pas vist al Sagitari ?
Digun l’a pas vist empr’aquí a galaupar ?
Digun l’a pas ausit cantar ?
Mitat òme e mitat caval
L’avètz pas vist devath la luna s’encabrar ?
Io sabi ben
Que cada rag d’estela
Disparat dins l’escur
Es una sageta de lutz
Una sageta
Del sagitari
Le Sagittaire
Moitié cheval et moitié homme
Vous n’avez pas donc vu le sagittaire ?
Personne ne l’a vu galoper par chez nous ?
Personne ne l’a entendu chanter ?
Moitié homme et moitié cheval
Vous ne l’avez pas vu se cabrer sous la lune ?
Je sais bien moi
Que chaque jet d’étoile
Décoché dans le noir
Est une flèche de lumière
Une flèche
Du sagittaire
Félicitations pour ce travail formidable.
RépondreSupprimerBrigitte
Je suis toujours émue par les créations d'enfants dans ce qu'elles ont de pur et d'onirique. Quant aux poèmes de Frédéric, je lui redis combien je les trouve nourris de ce qui me paraît essentiel dans ce langage. Mon ignorance de l'occitan m'empêche malgré tout d'en goûter toute la saveur, mais c'est déjà un beau voyage.
RépondreSupprimerMerci donc à tous pour cette belle échappée.
Huguette
Bravo à tous les poëtes en herbe, des tableaux somptueux,et un grand merci à Mr.Figeac, qui continue de faire vivre la culture et la langue occitane à travers nos enfants et qui la transmet avec passion, ce qui leur donne le goût d'apprendre.
RépondreSupprimerExcusez-moi, j'ai ommis de signer.
RépondreSupprimerLes parents de l'auteur du "scorpion"
Une fournée d'aussi belle qualité que les autres !
RépondreSupprimerBravo !
« Bravo los dròlles ! »
RépondreSupprimerAici Mai