Il y a eu de fait trois étapes dans l'écriture de cet ensemble. La première partie en commun a permis à proprement parler d'amorcer l'écrire. La dernière, collective à nouveau, était nécessaire afin de venir à bout des textes manquants – et ça a été de loin le moment le plus ardu de l'expérience pour les élèves et le maître (le temps de l'école n'est pas toujours le temps de la création !). Par chance, la qualité des premiers textes obtenus par le groupe, tout comme le plaisir éprouvé à les réaliser, a conditionné l'aboutissement du projet.
Pour les cinq élèves de 5ème, la seconde phase, plus personnelle, pouvait alors commencer. D'approfondissement en approfondissement, cette aventure individuelle allait emprunter des chemins de langue propres à chacun. Pour l'un ce fût la piste des trésors du dictionnaire. Pour une autre, la piste de la transmission orale, à travers l'échange entre une petite fille et son grand-père. Certains n’ont pas rechigné à proposer leur premier jet à une relecture collective assortie de conseils. Le maître lui-même ne peut renier qu’il y est allé de ses remarques, à la demande, avec sa sensibilité propre. Enfin, il a fallu se confronter à l’épreuve de la traduction. Rendre en français l’original occitan fût pour chaque auteur un véritable exercice de bilinguisme appliqué.
Voici donc notre dernière livraison : « Lo banarut », de Quentin, « L'aqüari », de Camilla e « Los peis », de Jaufre – créations personnelles pour le verseau comme pour les poissons, le capricorne étant le dernier texte du groupe.
Frédéric Figeac
Pour les cinq élèves de 5ème, la seconde phase, plus personnelle, pouvait alors commencer. D'approfondissement en approfondissement, cette aventure individuelle allait emprunter des chemins de langue propres à chacun. Pour l'un ce fût la piste des trésors du dictionnaire. Pour une autre, la piste de la transmission orale, à travers l'échange entre une petite fille et son grand-père. Certains n’ont pas rechigné à proposer leur premier jet à une relecture collective assortie de conseils. Le maître lui-même ne peut renier qu’il y est allé de ses remarques, à la demande, avec sa sensibilité propre. Enfin, il a fallu se confronter à l’épreuve de la traduction. Rendre en français l’original occitan fût pour chaque auteur un véritable exercice de bilinguisme appliqué.
Voici donc notre dernière livraison : « Lo banarut », de Quentin, « L'aqüari », de Camilla e « Los peis », de Jaufre – créations personnelles pour le verseau comme pour les poissons, le capricorne étant le dernier texte du groupe.
Frédéric Figeac
Lo banarut
Una nuèit de plena luna
Pesquèri io un banarut
Voliái pas çaquelai pescar cap de bestiassa
Voliái empantenar una serena
Pecaire !
Quand me pensavi peltirar ma femna d’aiga
Quò èra pas que barba
Barba de boc
E tan bialava la bestiassa
Tan coetejava
Que la daissèri cabussar
Prigond prigond dins la nuèit del pesquièr
E sens serena me’n tornèri
Le Capricorne
Une nuit de pleine lune
Moi j’ai pêché un capricorne
Et pourtant je ne voulais pas pêcher de grosse bête
Je voulais seulement prendre au filet une sirène
Hélas !
Moi qui croyais tirer ma femme d’eau par les cheveux
Et ce n’était que barbe
Barbe de bouc
Et tant bêlait la bête
Et tant elle frétillait
Je l’ai laissée plonger
Au plus profond de la nuit de la mare
Et m’en suis tourné sans sirène
L’aqüari
Engaitatz la polida
Coma liura son fais
Son aquí nòstres sòmis
Agrumelats a fons de jarra
Dins las mans de la fada
De l’esper escampat
E del riu de la nuèit monta un rosal d’estelas
Le verseau
Regardez donc la belle
Qui vide son fardeau
C’est là que sont nos songes
Blottis à fond de jarre
Dans les mains de la fée
De l’espoir épanché
Et du fleuve de la nuit monte une rosée d’étoiles
Los peis
Ondada. Los peis nadan dins un cèl d’escruma. E nada que nadaràs, nadarèla, nadarèla.
Ondada. los peis an pescat lo solelh. L’an pescat sus sas escaumas.
Ondada. 8 ! L’arcolan s’es plegat e vira pels remolins. 8 ! E dança que dançaràs, nadarèla, nadarèla.
Les poissons
Vaguelette. Les poissons nagent dans un ciel d’écume. Et nage, nage donc, nageoire, nageoire.
Vaguelette. Les poissons ont pêché le soleil. Ils l’ont pêché sur leurs écailles.
Vaguelette. 8 ! L’arc en ciel s’est plié et tournoie dans les remous. 8 ! Et danse, danse donc, nageoire, nageoire.
Il est temps, en cette quatrième semaine, de remercier le poète qui nous a fait signe "d'acabar de dintrar" dans sa maison pleines de fenêtres. Ce n'est pas si courant d'être ouvert aux enfants qui prennent la langue au mot... Ce n'est pas si courant d'être à l'écoute de cet ailleurs si familier : une autre langue... Alors, de la part de tous les collégiens : "Mercés Joan-Luc !".
RépondreSupprimerÒsca per aquela creacion individuala e collectiva. A mai d'un òm es mai intelligent. De jogar au Ten-tu Ten ieu entre escolans e mèstre, s'alarga lo gost de far jogar los mots, la lenga, e l'enveja de crear. Max Roqueta disiá que totes avem en nautresla poësia, coma set e coma desir. Basta d'i anar veire. Es çò qu'avetz fach entre totes. Ara cadun pòt far tirar… Òsca tanben per las figuras qu'acompagnan los poèmas ! Coma dison en Camarga e en Provença : Longamai ! Qu'aquò contunhe !
RépondreSupprimerAmistats de Joan-Guilhem Roqueta, lo filh de Max.
Mercés plan per aquel messatge encoratjant. D'aver lo sosten amistos del filh d'un dels mai grands poètas occitans, aquò nos fai bravament plaser !
SupprimerL'equipa del Zodiaque : Camilla Afonso - Tomàs Bruno - Lucia Creunet - Jaufre Mariaud - Matilda Sanson.