samedi 22 septembre 2012

Un bout de chemin avec Bernard Perroy - IV


Pour cette quatrième étape, voici des extraits de trois autres  recueils de Bernard Perroy qu’il définit ainsi : « des mots, des signes échoués sur l’établi du temps, rendre compte de notre traversée, celle de chacun, chemin de crête ou de brume, ruisseau discret, regard à l’écoute de cet "extraordinaire du quotidien" (Gilles Baudry), recueillir tout cela dans la corbeille de nos pages, recueil après recueil, petits tas de sable, de mots, de marges, depuis les rires jusqu'aux tempêtes intimes, hauts et bas, sources et racines, chemin toujours à venir et pépites d'or dans l'océan de la nuit...

Chaque matin
reprendre pied,
prendre position
malgré tout ce qui contrecarre
et nous écarte de la vie…

Le chant
reste fidèle dans le cœur,
mais souvent
trop enfoui…

Tout réapprendre du regard,
du toucher,
des mots, souvent les plus anodins,
qui reconstruisent…

*

C’est là qu’on entend tout bas en soi
le chant du temps et celui-là même de ton visage,

d’un bercement, d’un baume versé sur toute plaie,
d’une réconciliation, l’accord parfait parfois

entre l’alchimie du manque
et l’expérience d’une plénitude

Page après page

Ces pages d’encre et ces forêts de livres
qui s’entassent depuis des siècles,

est-ce mémoire, carnets de vie,
nostalgie d’un futur qui s’éloigne
au fur et à mesure
que l’on s’approche de lui ?

Tissu et entrelacs de mots
mis sur vélins, sur papyrus
et toutes sortes de fibres,

cordes tendues pour quel horizon,
pour quel éveil,
pour quel apaisement des fibres de nos coeurs?

            (à Nathalie Billecocq, sur l’une de ses peintures
 tirée de l’ensemble : « Miroir pour l’arbre »)

Le fruit suspendu…

Le fruit suspendu
se dépêche de tomber
dans l’herbe mouillée,

petit événement
qui entre dans le grand catalogue
des faits ignorés…

L’eau s’évapore
et le soleil réchauffe les bottes de foin,
et tout ce qui s’offre à mains nues…

Le temps pourrait s’arrêter là
mais il poursuit son chemin
dans l’aventure des coeurs…

                    (à Gérard Bocholier)
(souvenir du Maramures, Roumanie)


Je brûle du vent
qui dort
sous mes paupières.

Le corps s’abandonne
aux rêves d’absolu.

Et l’âme sait
qu’elle ne sait rien
que ce bouton d’or
planté au cœur
de la nuit nue.

(Poèmes de Bernard Perroy) 

Compléments :
- Petit livre d'impatience sur le site des éditions du Petit Pavé






1 commentaire:

  1. Cher Jean-Luc,

    Je découvre avec bonheur ces chroniques, de mon retour de vacances à Noirmoutier et te remercie vraiment beaucoup.

    à la prochaine pour la suite du VI, si nécessaire.

    En toute amitié,

    Bernard

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