samedi 8 décembre 2012

Le n°5 de Chiendents

J'ai déjà eu l'occasion de présenter la revue Chiendents dont Luc Vidal poursuit la publication avec le réel souci de faire découvrir de nouveaux créateurs qui servent la poésie, l'art et la littérature avec exigence. Il est entouré pour cela d'un rédacteur en chef : Roger Wallet et d'un comité de rédaction composé de Alain Besson, Alain-Pierre Daguin, Thierry Picquet, Pierre Hamelin, Yves Moulet, Philippe Dossal, Anne-Marie Chollet, Louise de Ravinel, Claire Mizzon, Nicolas Désiré-Frisque, Olivier Delettre et moi-même. Les parutions se succèdent à un rythme plus rapide que les annonces que je peux faire dans ce blog. La collection compte à ce jour plus de vingt numéros. Mais je voudrais aujourd'hui m'attarder sur le cahier consacré à Michel Capmal qui est un familier de ce blog. Pour cela, voici l'éditorial que l'on pourra lire à son sujet dans ce Chiendents n°5.



Ce numéro de Chiendents est consacré à Michel Capmal, un poète rare, décalé, « inactuel » et dont le parcours n’a cessé d’obéir a ses propres exigences intérieures.

Mais que recherche-t-il sur ce chemin-là où l’on peut parfois croiser les grands brûlés de l’existence ? Un chemin où repousse la plus fertile des « mauvaises herbes » ; nourriture spirituelle pour ceux et celles qui ne sauraient vivre sans vouloir approcher un horizon perdu. Peut-être, et sûrement, le sens de la vraie vie qui ne peut s’énoncer que par une parole, un langage, une manière d’être qui dans le meilleur des cas a pour nom poésie. Un chemin de solitude radicale ; par conséquent à l’opposé de l’isolement. Les perspectives et les rencontres y sont fréquentes et inattendues. Écho persistant de voix chères et enfuies, proximité sensible avec certains poètes du siècle dernier ainsi que quelques contemporains encore inconnus de lui. Et puis surgissent par moments des doubles familiers demandant à s’incarner dans l’écriture. À la fois pour conjurer et hâter un grand incendie.

Dans l’entretien qui suit, avec Jean-Luc Pouliquen, sont évoqués les lignes de force de l’itinéraire d’un voyageur, souvent immobile, entre son Languedoc natal et Paris, au début des années 70. Il avait compris et vécu la remise en cause de tout survenue deux années plus tôt comme un salutaire appel d’air. Depuis, il se défend de faire œuvre littéraire et d’avoir « son univers personnel », et pourtant ce qu’il nous dit au cours de cet entretien laisserait à penser que l’acte d’écrire est devenu pour lui cet engagement pour lequel on ne doit pas hésiter à brûler ses vaisseaux. Surréalité, Hyperborée, Hautes terres, voilà des mots, des signes, des images, des images-concepts exprimant une volonté de résistance devant le monde contemporain qui a la prétention de s’approprier le principe de réalité de façon absolue et définitive. Un monde où la vie, la vie vivante est, a ses yeux, partout et à tout moment menacée.
Trois proses (comme on dit) nous sont présentées avec ce numéro 4. Trois inédits qui sont des fragments d’ouvrages en cours. Le titre du premier (que l’on découvrira plus loin) ne serait-il pas quelque peu chargé d’ironie ? Un homme parle une nuit entière devant un étrange auditoire de hasard. Il parle de tout, de lui et du monde contemporain. Pour le deuxième, il s’agirait, apparemment, d’un retour au pays de l’enfance avec le souvenir du père aujourd’hui disparu qui lui permettrait d’approcher l’autre monde, ou bien, et pour lui c’est dans le fond la même chose, une autre dimension du réel ? Une dimension que peuvent parfois nous rendre perceptible les ressorts et ressources, le plus souvent ignorés, du psychisme humain. Dans le troisième, nous pourrons lire l’introduction, écrite voici déjà une dizaine d’années, d’un récit fort singulier.  « Je suis un chat » dit-il avec un aimable goût de la provocation. Et ce chat aura beaucoup à dire aux humains ; surtout à ceux devenus ivres d’anthropocentrisme.

Le chemin brûlé est le nom qu’il a donné à une toute petite maison d’édition. Nous avons perdu les hautes terres, notre errance est infinie, c’est le titre du livre dans lequel il a rassemblé la majeure partie de ses poèmes.  

- Ce numéro est vendu 3€ + 2€ de port à commander aux éditions du Petit Véhicule - 20 rue du Coudray 44000 Nantes.










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