samedi 26 novembre 2016

Hommage à Lucian Blaga

Jean Poncet est déjà intervenu dans ce blog. Nous lui devons d'avoir pu découvrir en mars 2013, la poétesse indienne Anjum Hasan. Ce rôle de passeur, il le poursuit aujourd'hui avec l'édition bilingue (roumain/français) du recueil Les Poèmes de la lumière du grand poète Lucian Blaga (1895-1961) insuffisamment connu en France.


Dans son avant-propos Jean Poncet nous présente celui qu'il considère comme le plus grand poète roumain du XXe siècle. Il nous rappelle qu'il fut également dramaturge, philosophe, élu à l'Académie roumaine en 1936. Il sera aussi proposé pour le prix Nobel de littérature en 1956 mais son opposition au régime communiste l'empêchera d'en être le lauréat.
Sa fréquentation de longue date de l’œuvre, permet à Jean Poncet de nous faire entrer au cœur même de la poétique de Lucian Blaga. C'est ainsi qu'il peut choisir cette citation du poète roumain : " À écrire des vers même les plus neufs / je ne fais qu’œuvre d'interprète / Et c'est bien ainsi. / Car tel est l'unique fondement sur quoi le vers / peut s'accomplir et se faire fleur. / À jamais traducteur. Je traduis / en langue roumaine / le chant que mon cœur / me murmure tout bas, dans sa langue."
Jean Poncet qui s'est chargé de la traduction en français de ces Poemele Luminii en a senti avant nous le souffle : "Car, même si le roumain n'est pas une langue de circulation internationale, l’œuvre de Lucian Blaga est bien universelle. Non point universalité fade, réduite au plus petit dénominateur commun de la littérature mondiale, mais universalité d'autant plus forte qu'elle trouve son fondement dans le spécifique roumain né du terroir."
Une postface de Horia Bădescu intitulée Le Chant de la lumière complète la lecture des poèmes et nous dit comment la lumière avec le silence, sont des thèmes majeurs de la poésie "vibrante d'humanité" de Lucian Blaga.

Complément :
- Le livre sur le site de l'éditeur

samedi 12 novembre 2016

Les rêveries au féminin de Jean Durello

Avec ce quatrième volet dédié à la femme se termine cette exposition consacrée à l’œuvre picturale de Jean Durello. L'artiste nous aura fait au préalable partager ses rêveries cosmiques, minérales, puis mythologiques. Et c'est grâce aux éclairages de son épouse Michelle, entourant ses toiles, que nous aurons pu aller plus avant dans sa recherche. Que tous les deux soient une nouvelle fois vivement remerciés pour ce partage.

Urban Art (100 x 100, Technique mixte)

Corps démembrés, voilés, icônes abstraites serties d’or, silhouettes graciles, flouées, rondeurs estompées…..  Féminitude évanescente qui ne pèse en rien sur le quotidien. Tout en absence, en demie teinte.

Ébauches (100 x 100, Technique mixte)

Anatomie ébauchée, chairs meurtries, seins pudiques, mains esquissées…

Ombres (50 x 60, Inox)

Polichinelles dociles, spoliées de la splendeur de leurs formes, privées de leur légitimité de femmes vivantes, de leur souveraineté.

L'attente (100 x 100, Technique mixte)



Femmes résignées prisonnières du temps….

Modern Solitude (100 x 100, Technique Mixte)


L’artiste crie ici sa vision intérieure d’un univers moderne qui broie le féminin, qui le déchire, le déchiquette, l’emprisonne… pour mieux le maîtriser, laissant le masculin dans l’isolement, le monde sans voix. 

Pourtant dans cette solitude artificielle, l’altérité se crée.
Dans le silence absolu, l’œuvre se raconte.
Elle vient souligner un sentiment de connivence alors généré par le peintre, à l’endroit même où les subtilités de la pensée prennent le pas sur les contingences matérielles.

Invitation (100 x 100, Technique mixte)

Ainsi, la rencontre avec le Féminin se nourrit pour lui d’éloignement, plus que de présence, de rêve plus que de possession, d’amour plus que de peur.
C’est une invitation à….

                                                                 (Texte Michelle Durello)