Alors que Noël approche, une fête qu'elle célébrait chaque année dans la tradition provençale, je voudrais rendre hommage à Magali Fillol qui nous a quittés l'été dernier dans sa quatre-vingt-quatorzième année. Comme Casimir Mouttet, elle était une figure authentique de la Provence qu'elle avait à cœur de défendre en sa qualité de conteuse.
Aux Cahiers de Garlaban, j'ai été heureux d'éditer cinq de ses recueils qui ont à la fois permis de fixer ce qu'elle transmettait avec talent dans l'oralité et de servir de support pour intervenir dans de nouveaux lieux où la culture provençale pouvait trouver sa place, comme une école, un collège ou une médiathèque par exemple.
Ainsi, j'ai publié d'elle, en 1988, A l'ombre du micocoulier avec des illustrations du graveur-poète Gérard Pons, en 1991, Un banc sous la treille avec une préface de Marcel Scipion, le berger des abeilles, et des illustrations de Henri Capra, en 1992, Le murmure du temps avec des illustrations de Henri Capra, en 1993, Calades au soleil avec des illustrations également de Henri Capra et enfin en 1995, Un sentier couleur de miel avec des illustrations de Jean-Michel Raffalli.
Pour beaucoup, Magali Fillol, c'était avant tout "Tante Magali". C'est comme telle qu'elle fut présentée dans A l'ombre du micocoulier : "Il suffit d'imaginer la placette d'un village comme il en existe encore quelques-unes sous les ombrages apaisants des vieux micocouliers, de penser à un banc de pierre près d'une fontaine et d'y faire halte, pour entrer dans le petit monde de Tante Magali.
Alors dans ce cadre radieux, toute une galerie de personnages, tous aussi pittoresques, tous aussi attachants, va revivre par la magie du verbe.
Car Tante Magali est conteuse. Elle sait en quelques mots brosser le portrait d'un homme ou d'une femme de ce pays et lui rendre toute son épaisseur. Elle sait nous restituer tous les parfums, toutes les saveurs d'une terre et d'une nature que le soleil a rendues généreuses.
Chaque parole trouve par sa bouche ce reflet que seul la Provence pouvait offrir. Ce n'est pas étonnant chez cette "Prouvençau de longo" native du pays des Îles d'Or que Marie Mauron encouragea à nous communiquer son amour de la vie provençale."
Je suis sa fille, elle me manque tant, je suis heureuse de lire vos éloges. J'écris aussi en toute humilité. La Provence est toute mon enfance, je garde les traditions que maman m'a soufflées.
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