samedi 17 novembre 2012

Hommage à Jacques Basse - III

Avec ce troisième rendez-vous, nous revenons sur la poésie de Jacques Basse. Laure Dino qui avait déjà proposé dans ce blog une lecture de La courbe d'un souffle, nous offre aujourd'hui une approche de Mots Roses Parfois qui s'inscrit en continuité avec ce qu'elle nous avait fait partager précédemment, signe que les poèmes de l'auteur sont traversés de part en part par une thématique commune.


Dans un jardin secret, un solitaire au crayon gris, se questionne "Faut-il croire en Dieu/pour que soit un prolongement/pour que soit un paradis" (Mystère p.37). Ce non-croyant s'adresse à Dieu : "inclination inquiète le déclin se profile/que puis-je espérer d'un dieu qui se défile" ( Je suis le solitaire. P. 21) en griffonant, sur ses carnets,  quelques poésies chagrines.

Existe t-il un autre mot que mélancolie ou nostalgie, pour dire le regret, la beauté de ne pas croire, de se retirer avec l'ombre. Morosité, il n'est qu' un doux rêveur qui à force de tristesse, colore ses espaces de doutes, de teintes pastels. Poésie de Jacques Basse, plus longue qu'un Haïku , mais trop courte comme une "ode à la joie". Mots roses qui parfois, virent au mauve...

Du romantisme pur, saisir la fulgurante beauté, "Pour que d'un gouffre, se reflète en une seconde, l'encre d'un baiser" (Eventualité. p. 8). Comme un ultime coup de crayon cette fois-ci ne pas la laisser passer "sous l'arbre le printemps/ajuste le pas/il arrive comptant ses feuilles, ses fleurs, ses papillons.../Celui-là je ne le louperai pas/celui-là laissera des traces". (sous l'arbre au printemps.p. 25).

Sous le Clair de lune, il s'interroge...Mots roses :"Est-ce un déluge rayonnant/sans mesure/ou..." Morose "une simple égratignure de l'âme ?" (Le trouble voluptueux. p.13).

Il se dirige vers "l'aurore aux doigts de rose", selon l'expression homèrique. Est-ce cette femme qui le conduirait vers la quête de Dieu. Pour "chercher le divin" "tôt le matin quand le jour se lève/j'aime à croiser le rayon du soleil". (Chercher le divin. p.24).

Juste avant le lever du soleil, il dépose une rose, sur l'escalier du monde, légère, presque invisible, mais qui demeure pensée profonde.

Laure Dino

- Le recueil est disponible aux éditions Rafaël de Surtis.

1 commentaire:

  1. C’est la poésie qui creuse, qui nous creuse, et nous dépasse. Alors le poète invente le trésor de son romantisme qu’il semble avoir trouvé. Laure Dino s'en montre convaincue.

    Son commentaire éloquent et persuasif est un révélateur puissant, laissant supposer qu’elle-même est une romanesque. C’est une écriture fine et subtile qui la caractérise, éclairant le site d’une note de fraicheur.

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