samedi 27 décembre 2014

E avèm tot perdonat a l'ivèrn

E avèm tot perdonat a l'ivèrn / Et nous avons tout pardonné à l'hiver est le titre du dernier recueil de Jean-Marie Petit. Au moment où nous entrons dans la saison la plus froide de l'année, c'est aussi ce que nous souhaiterons dire quand dans trois mois nous aborderons le printemps. Nous avons déjà eu l'occasion de le montrer lorsque nous avons présenté ses précédentes parutions comme Estiva / Estive ou encore Erbari / Herbier l'auteur vit dans un grande proximité avec la nature et le monde rural  qu'il célèbre d'une manière toute franciscaine. La douceur qui vient du cœur, Neige, L'émerveillement du monde, Le printemps de Dieu, Pleine lune sont quelques uns des titres des poèmes de ce recueil bilingue occitan/français de quatre-vingts pages. En voici le dernier qui nous dit en peu de mots l'art poétique de Jean-Marie Petit tout comme son attachement à l'occitan.


Dins una lenga caparruda

Fasiá de poèma micuts
Redonds coma de pans de bòria
E de poèmas longarruts
Coma las cambas de las dròllas...
Aviá talent de pan de dròllas...
E de mots
E caminava tot mesclant
Dins una lenga caparruda...

Dans une langue têtue

Il faisait de bons gros poèmes
Ronds comme des pains de ferme
Et des poèmes longs
Comme les jambes des filles
Il avait faim de pain de filles
Et de mots
Et il allait tout mélangeant
Dans une langue têtue...

Joan Maria Petit

Complément :

samedi 20 décembre 2014

La poésie au péril de l'oubli

Voici un livre inhabituel. Il a été écrit par Georges de Rivas, un poète qui suit sa propre trajectoire, en dehors des modes et des courants actuels. Seule sa perception intérieure de la poésie importe et il a eu le souci de la traduire dans cet essai de 220 pages, qui vient de paraître dans la collection Témoignages poétiques que dirige Philippe Tancelin, où l'illustration de couverture est signée Nicole Vignote.


 Il s'agit d'une suite de chapitres consacrés à : "Neuf poètes levés dans la poussière d'or de la nuit" qui "aimantent nos pas vers les grèves où les dieux ont déposés leurs rêves" et qui "nous mènent au rivage où surgit des voiles de l'Oubli, le poème sur son vaisseau d'aube primordiale. Neuf Transparents de l'éternel génie poétique, par la beauté de la langue et la magie des images euphoniques" qui "portent jusqu'à nous l'écho d'une nuit intérieure et sacrée perçue par cette ouïe intérieure où gît le secret de poésie".
"Et rivés aux lèvres du poème" ajoute Georges de Rivas "où le mystère nous demeure voilé, nous croyons voir les dieux héler un scribe pour inscrire à nouveau le sceau de leur amour dans nos cœurs. Hölderlin, Novalis, Hugo, Baudelaire, Mallarmé, Rimbaud, Saint-John Perse et René Char forment ici deux quatuors à cordes angéliques où se mêlent la voix vive de Salah Stétié."
On l'aura compris, pour l'auteur, comme pour les poètes dont il refait le parcours, la voix intérieure est plus forte que le discours ambiant, l'élan spirituel finit toujours par surpasser les pesanteurs de l'époque. Ils sont la source de leur universalité et de leur intemporalité malgré l'obstacle d'un oubli qui n'est finalement que de façade.

Compléments :

samedi 13 décembre 2014

Chronique de la petite édition

La collection Chiendents avance bon train. Elle vient de publier son n°62 consacré à Josyane de Jesus-Bergey et j'ai l'impression de courir après le dynamisme de son éditeur Luc Vidal. J'avais dans une chronique précédente présenté le n°30 qui mettait à l'honneur Colette Gibelin, je voudrais parler aujourd'hui du n° 38.


L'intérêt de ce numéro dont les illustrations sont de Nicolas Désiré-Frisque est de nous faire entrer dans les soucis et les joies d'un petit éditeur. La question qui se pose toujours à lui est de savoir pourquoi il continue cette activité dans un milieu qui lui est le plus souvent hostile. Les articles signés Luc Vidal, Stéphane Beau, André Dupneu, Gérard Charbonnier, Pierrick Hamelin, Jean-Luc Nativelle et Roger Vallet sont là pour nous faire toucher du doigt une réalité perçue généralement à distance. Il faut s'être frotté à l'ego d'un auteur refusé par un grand éditeur pour comprendre la nature de la relation qu'il va entretenir avec celui qui lui ouvre enfin la porte. Il faut s'être confronté aux libraires et à leurs conditions de vente et de retour des invendus pour saisir toute la difficulté qu'il y a de diffuser un livre tiré à quelques centaines voir dizaines d'exemplaires. Il faut avoir connu le succès chez un grand éditeur puis des tirages plus confidentiels chez un petit pour pouvoir comparer les deux situations et faire la part des avantages et des inconvénients. Par petites touches ce numéro nous brosse un tableau entre ombres et lumières qui reste malgré tout un hymne au livre et à ses pouvoirs. "Au-delà des histoires qu'ils nous racontent, des mondes qu'ils nous décrivent, les livres sont avant tout des messagers, des intermédiaires, des médiateurs. Ce sont des liens entre les hommes : c'est nous qui les lisons, mais ce sont eux qui nous lient..." nous disent Stéphane Beau et Luc Vidal en ouverture.

Compléments :

samedi 6 décembre 2014

Poètes de Rochefort et d'Occitanie

Luc Vidal m'a fait l'amitié de rééditer mon livre intitulé Ce lien secret qui les rassemble, qu'il avait déjà accueilli dans ses éditions en 2010, dans sa nouvelle collection Les Cahiers des poètes de l’École de Rochefort-sur-Loire qui compte à ce jour huit numéros.


Ce livre porte sur mon activité poétique durant la période 1982-2002, il rassemble des textes organisés autour de trois grandes parties. La première concerne les poètes de l’École de Rochefort et évoque Hélène et René Guy Cadou, Jean Bouhier, Edmond Humeau, Pierre Garnier ainsi que leur influence sur la poésie qui a suivi.
La deuxième partie s'intéresse aux poètes de langue d'Oc que j'ai connus : Jòrgi Reboul, Charles Galtier, Fernand Moutet, Serge Bec, Bernard Manciet, Yves Rouquette. J'ai ajouté un chapitre sur Jacques Audiberti pour montrer comment ce grand poète baroque de langue française, originaire d'Antibes, se situait par rapport à une langue entendue durant son enfance.
La troisième partie se veut une réflexion sur la place du poète et de l'artiste dans la Cité. J'y présente l'itinéraire poétique et humain de Daniel Biga, les expériences plastiques d'Ernest Pignon-Ernest, les engagements du sculpteur Jean Bercy pour les droits de l'homme, mon travail dans les écoles du quartier de La Goutte d'Or pour amener les enfants à écrire de la poésie.
L'ensemble est complété par une anthologie des poètes que j'ai édités aux Cahiers de Garlaban ainsi que par un cahier de 14 pages d'illustrations en couleur.

Complément :
- Le livre sur le site de l'éditeur.