mercredi 19 juin 2024

En souvenir de Marcel Béalu

Le 19 juin 1993 disparaissait Marcel Béalu au moment du "Marché de la poésie" qui se tenait place Saint-Sulpice non loin de sa librairie Le Pont traversé sise au 62 de la rue de Vaugirard. L'annonce de sa mort créa une grande émotion parmi les poètes et tous les amoureux de la poésie qui avaient l'habitude de venir lui acheter des livres. Dix années auparavant, je lui avais rendu visite pour qu'il me dédicace le troisième tome de ses mémoires - intitulées Le Chapeau magique - qui venait de paraître et lui transmettre les amitiés de Jean Bouhier qui avait partagé avec lui l'aventure de L'Ecole de Rochefort.


Pour moi Marcel Béalu représentait avant tout l'ami de Max Jacob et de René Guy Cadou. Ecoutons-le évoquer son amitié avec le poète de Louisfert :


Mais ce serait réducteur de n'approcher Marcel Béalu qu'au travers de Max Jacob, René Guy Cadou et L'Ecole de Rochefort. Son propre parcours poétique nous entraîne entre rêve et réalité, romantisme et surréalisme, fantastique et merveilleux :


J'ai retrouvé un article de Gérard Meudal écrit pour Libération en 1983 lors de la parution de Présent définitif dans lequel étaient reproduits ces propos de Jean Paulhan : "Lire une page de Marcel Béalu, c'est pénétrer dans un pays singulier, un pays qui pourtant doit bien exister quelque part, plus haut ou plus bas que la terre, le pays de derrière la glace, ou de derrière l'eau, ou de derrière le ciel, ou de derrière nous".
Marcel Béalu admirait beaucoup Jean Paulhan qui avait été son éditeur chez Gallimard et à qui il avait rendu hommage en donnant à sa librairie le nom d'un de ses ouvrages. Pour l'anecdote je devais à partir de 1998 retrouver Gérard Meudal à Lodève puis à Sète lors des festivals Voix de la Méditerranée et Voix Vives où nous animions tous les deux des rendez-vous avec les poètes.

Complément :