samedi 5 février 2011

Journal intime de la lumière : une exposition d'Enan Burgos

A la suite des deux expositions précédentes consacrées à Pierre Sentenac et Douceline Bertrand, voici aujourd'hui une troisième proposition qui couvrira tout ce mois de février. Elle présentera des oeuvres d'Enan Burgos. L'artiste, qui est aussi poète, a décidé du 5 novembre 2008 au 5 novembre 2009 de tenir ce qu'il a appelé son Journal intime de la lumière. Celui-ci a donné naissance à quatre-vingts peintures dont on pourra découvrir ici une sélection qui sera accompagnée de courts textes écrits en espagnol, la langue maternelle de l'auteur, suivis de la traduction française. Ainsi par les couleurs et par les mots, nous pourrons suivre le double mouvement du temps et de la vie, l'influence de la lumière sur la pensée, le rôle des événements qui ont touché l'artiste, sur ses perceptions et ses actes. Cette ouverture grand angle sur le dehors et le dedans, est une invitation pour chacun d'entre nous, a un rapport encore plus intime avec toutes les formes de lumière que nous pouvons capter.


2008

Día y noche se confunden. Halo macabro, tierra de Siena quemada que no puede ser del cielo, escandalosa para los ojos. Enredados hilos de luz, pinto ciego. El mar al revés, inmensamente al revés. La hora cambió, ya casi es invierno, innumerables lluvias, en ellas mojo el pincel, niebla súbita, azules ideales…

Jour et nuit se confondent. Un halo macabre, terre de Sienne brûlée qui ne peut pas être du ciel, scandaleuse pour les yeux. Fils emmêlés de la lumière, aveugle, je peins. La mer à l'envers, immensément à l'envers. L'heure a changé, c’est presque l’hiver, des pluies innombrables, en elles je trempe le pinceau, brouillard subit, bleu idéal…


2008

Extraño, tan extraño. Después de tres días de lluvia, esa esmeralda de mayo líquida sobre ese noviembre de plata. Hay que creerlo para verlo. Arco iris desvelado, matutino, los nuevos rayos lo alegran despejándole tiernamente el pecho. Oxido de azufre de claridades. Líquida y celeste esmeralda.

Étranger, si étranger. Après trois jours de pluie, cette émeraude de mai, liquide, sur ce novembre en argent. Il faut le croire pour le voir. Un arc-en-ciel éveillé, matinal, les nouveaux rayons lui plaisent, ouvrent tendrement sa poitrine. Oxyde de soufre de la clarté. Émeraude céleste et liquide…

2008

Las primeras endibias. Nada amargas. No están malas. Me hacen olvidar que el día está nublado. La tierra fría, campos y techos humeantes, el aire morado, se oye gemir lo verde, enterrado. Solsticio. Abrir y cerrar la puerta. El invierno por los caminos, montes cubiertos de nieve.

Les premières endives. Pas amères. Elles ne sont pas si mauvaises. Elles me font oublier que le jour est nuageux. La terre froide, champs et toits fumants, l'air est violet, le gémissement du vert, enseveli. Solstice. Ouvrir et fermer la porte. L'hiver passe son chemin, les montagnes sont couvertes de neige.


Complément :

- le site officiel de l'artiste


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