samedi 13 décembre 2014

Chronique de la petite édition

La collection Chiendents avance bon train. Elle vient de publier son n°62 consacré à Josyane de Jesus-Bergey et j'ai l'impression de courir après le dynamisme de son éditeur Luc Vidal. J'avais dans une chronique précédente présenté le n°30 qui mettait à l'honneur Colette Gibelin, je voudrais parler aujourd'hui du n° 38.


L'intérêt de ce numéro dont les illustrations sont de Nicolas Désiré-Frisque est de nous faire entrer dans les soucis et les joies d'un petit éditeur. La question qui se pose toujours à lui est de savoir pourquoi il continue cette activité dans un milieu qui lui est le plus souvent hostile. Les articles signés Luc Vidal, Stéphane Beau, André Dupneu, Gérard Charbonnier, Pierrick Hamelin, Jean-Luc Nativelle et Roger Vallet sont là pour nous faire toucher du doigt une réalité perçue généralement à distance. Il faut s'être frotté à l'ego d'un auteur refusé par un grand éditeur pour comprendre la nature de la relation qu'il va entretenir avec celui qui lui ouvre enfin la porte. Il faut s'être confronté aux libraires et à leurs conditions de vente et de retour des invendus pour saisir toute la difficulté qu'il y a de diffuser un livre tiré à quelques centaines voir dizaines d'exemplaires. Il faut avoir connu le succès chez un grand éditeur puis des tirages plus confidentiels chez un petit pour pouvoir comparer les deux situations et faire la part des avantages et des inconvénients. Par petites touches ce numéro nous brosse un tableau entre ombres et lumières qui reste malgré tout un hymne au livre et à ses pouvoirs. "Au-delà des histoires qu'ils nous racontent, des mondes qu'ils nous décrivent, les livres sont avant tout des messagers, des intermédiaires, des médiateurs. Ce sont des liens entre les hommes : c'est nous qui les lisons, mais ce sont eux qui nous lient..." nous disent Stéphane Beau et Luc Vidal en ouverture.

Compléments :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire