samedi 14 mars 2015

Le poème en prose

Lorsque j'ai démarré ce blog en 2010, j'ai tenu à rendre hommage à Louis Guillaume et j'ai parlé à cette occasion de l'association qui rassemble ses amis pour entretenir le souvenir du poète et de son œuvre. Celle-ci vient de consacrer ses deux derniers carnets au poème en prose auquel Louis Guillaume voua une partie de son écriture et de sa réflexion.



Dans ce premier carnet sont réunis les actes d'un colloque organisé à La Maison de la Poésie de Paris le premier décembre 2012. Il rassembla plus de cent-trente auditeurs et fut un succès. Hughes Labrusse y parla du "poème en prose, variations et modernité", Jean-Claude Martin y tenta de répondre à la question "Qu'est-ce qu'un poème en prose ?", Gabriel Althen développa le thème "Le poème et la prose ou La poésie du poème en prose" enfin Gérard Bocholier traita de "Vers et prose". Ces interventions furent entrecoupées de lectures de poèmes en prose choisis par les participants, par exemple de Jacob Böhme, Raymond Lulle, Édouard Glissant ou encore James Sacré. Une table ronde réunissant Nicole Brossard, Paul Farellier, Max Alhau et Jeanine Baude clôtura cette belle journée dont Sylvestre Clancier assura la synthèse.


Le deuxième carnet a pour ambition de traiter du poème en prose contemporain. Jeanine Baude qui préside l'Association des Amis de Louis Guillaume rappelle en ouverture qu'"à l'infini le poème en prose reste contemporain" et "se propose à notre "chair" de vivants, s'incruste dans nos cellules, soulève notre peau de lecteur, l'aère de son chant".
Joëlles Gardes s'est chargée de la présentation de cette riche anthologie qui est organisée autour de six chapitres : La cause des mots, Passagers du monde, Ironies du sourire intérieur, Les corps - L'autre et l'un, A l'écoute des choses et du paysage, Méditants du sombre et rassemble plus de soixante-dix auteurs.
 Elle conclue ainsi "Mallarmé voulait "creuser le vers" pour creuser la langue, le poème en prose tente directement de creuser la langue, sans guide autre qu'une exigence de poéticité toujours menacée, la nécessité de faire parler la nuit, et de donner la parole à l'autre silencieux en nous" tout en laissant le dernier mot à Louis Guillaume lui-même qui écrivait : " Je commence à le connaître, cet intrus qui déjà rêve en moi. Mais ne serait-ce pas moi qui rêve dans le sommeil d'un autre ?".

Complément : 

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