samedi 25 avril 2015

Amitié à Ivan Frias

Je voudrais aujourd'hui témoigner de mon amitié pour Ivan Frias qui est un médecin et un philosophe brésilien que j'ai la chance de connaître depuis 2003. Ivan habite Rio de Janeiro, ville dont il est natif et avec laquelle il entretient un lien très fort. Ivan est un authentique Carioca qui vit au présent l'évolution de sa cité, n'ignorant rien de son histoire et de ceux qui l'ont écrite. Par sa pratique médicale, il a été mis en contact avec la réalité profonde d'un peuple qui dissimule souvent ses souffrances derrière son exubérance tropicale. Sa formation de philosophe lui a permis de développer une réflexion originale sur les relations entre le corps et l'âme, ayant été amené à soigner l'un et l'autre.


Tous les deux nous avons souhaité apporter notre contribution au dialogue franco-brésilien. Il prend une dimension plus sensible à Rio de Janeiro puisque la ville avait fait l'objet au XVIe siècle d'une tentative de Nicolas de Villegagnon pour y créer la "France antarctique". Nos échanges ont donné lieu à un livre.


Voici comment l'éditeur l'a présenté :

Le Brésil, puissance émergente, est confronté en ce début de XXIe siècle à de nombreux défis qui touchent autant à la protection de la nature, au partage des richesses, qu'à la santé publique ou à la lutte contre la violence urbaine. Ce livre en propose une approche originale au travers d'un dialogue franco-brésilien qui procède par allers-retours continus entre la vieille Europe et le continent sud-américain. Après une radiographie poussée de Rio de Janeiro, le lecteur sera conduit dans le Sertâo du Minas Gerais auprès d'Indiens mis à l'écart du développement économique.
Leurs pathologies, comme celles dont sont atteints les habitants de la grande métropole du Brésil, déboucheront sur une réflexion inédite concernant les relations entre les maladies du corps et celles de la psyché.
Celle-ci débordera le registre strictement médical pour appréhender, sous l'angle de la philosophie et de la poésie, les maux dont souffre notre civilisation. Un cheminement alliant le riche potentiel de la culture métisse brésilienne aux ressources de la culture française sera alors envisagé comme voie d'ouverture et de dépassement.

Complément :
- En juin 2014, Ivan Frias est venu en France. A cette occasion, il avait rencontré notre groupe d'Atelier d'écriture pour présenter de vive voix ses recherches.

samedi 18 avril 2015

Amitié à Daniel Biga

J'ai déjà eu l'occasion de présenter le recueil OC de Daniel Biga que j'ai édité aux Cahiers de Garlaban. C'était à une période où nos échanges étaient intenses et où nous préparions ensemble un livre d'entretiens. Il faisait suite pour moi à Fortune du poète livre dans lequel Jean Bouhier avait livré l'essentiel de son expérience poétique. C'était celle d'une génération dont la jeunesse avait été traversée par la deuxième guerre mondiale. La poésie, comme tous les arts en général, est une question de générations. Au début des années soixante, celle à laquelle appartenait Jean Bouhier avait senti la nécessité d'un renouvellement de l'écriture. Dans cet esprit les publications de l’École de Rochefort allaient cesser afin de permettre l'éclosion de nouvelles expressions.


Daniel Biga avec Oiseaux mohicans fut de ceux qui apportèrent un élan nouveau dans la poésie, ayant su trouver le langage pour dire ce que pouvait ressentir un poète dans une société de l'après-guerre en profonde mutation. Une mutation qui allait conduire aux événements de Mai 68.
Ce fut une chance pour moi de rencontrer Daniel Biga à une période où son évolution personnelle lui permettait d'avoir un premier recul sur toutes ces années et d'être disponible pour essayer d'en faire une première analyse. A la période de remise en cause de l'art qu'il avait vécue au travers de l’École de Nice avait succédé un temps d'apaisement et de méditation qui se poursuivait par une expérience de poète dans la Cité tourné vers le partage à partir d'ateliers d'écriture. Daniel Biga avait beaucoup à transmettre et nos entretiens furent nourris par sa riche expérience. Ernest Pignon-Ernest les accompagna de ses œuvres et nous fument heureux de pouvoir lancer notre livre, qu'édita Alain Amiel, en décembre 1990, à la librairie galerie Matarasso de Nice.

samedi 11 avril 2015

Les Pâques de Blaise Cendrars

L'an dernier, j'ai présenté dans ce blog et sur plusieurs semaines Le Chemin de Croix latino-américain d'Adolfo Pérez Esquivel. C'était une manière de montrer comment ces temps fort de la vie chrétienne que sont la passion puis la résurrection du Christ peuvent inspirer des artistes contemporains et renvoyer à une interrogation sur le présent.
Aujourd'hui, voici une présentation en vidéo du poème de Blaise Cendrars Les Pâques à New York . Il est dit par Michel d'Auzon. Comme l’œuvre précédemment citée, il se situe aux Amériques, mais cette fois dans la partie nord. Ce poème publié pour la première fois en 1912 est considéré comme fondateur de la nouvelle poésie qui allait marquer le vingtième siècle. Guillaume Apollinaire qui en a été un des premiers lecteurs s'en serait inspiré pour écrire Zone.


Complément :

samedi 4 avril 2015

La mort de Michel-François Lavaur

C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris la semaine dernière la mort de Michel-François Lavaur. Dans ma précédente chronique j'ai parlé de Jean Bouhier et de sa conception collective de la vie en poésie. Michel-François Lavaur appartenait à cette même catégorie de poètes, ouverts et généreux. Par ses éditions et sa revue, il a été un des centres rayonnants de l'activité poétique contemporaine. C'est par Charles Thomas que j'avais connu ses réalisations.


 Michel-François Lavaur était né le 11 juillet 1935, dans la Poste de Saint-Martin-la-Méanne (Corrèze). Voici comment il avait l'habitude de se présenter ces dernières années : "Retraité (instituteur/directeur de l’École publique de la commune où il vit — Le Pallet). Facteur (fondateur, directeur, animateur, éditeur, rédacteur, illustrateur…), de l’impression à la diffusion, et divers autres mots du bricolart, sur supports de bric et de broc… en teur !) de Traces — “fondée” aux Beaux-arts de Bordeaux, au solstice d’hiver 1954 ; cent soixante-treize numéros à l'été 2009 et plus de deux cent soixante livres et plaquettes édités. Répertorié, aussi, comme : sculpteur, peintre, poète — bestiaire, haïku, enfance, humoresques — français, occitan (plus brefs en anglais, espagnol, italien), mail-artiste, chroniqueur (échommentaires)… amateur ! Auteur de plus de trente titres, chez divers éditeurs (Traces, Alternances, Plein chant, Le pavé, Le dé bleu, L’arbre à paroles, Le pré de l’Age, Littera, À chemise ouverte, La porte, L’épi de seigle, Friches : Cahiers de Poésie verte…). Présent — textes originaux ou traduits, ou dessins — dans plus de deux cent cinquante publications internationales, livres, périodiques, sites, CD-ROM, anthologies, depuis quasi un demi-siècle (pour Internet, taper “Lavaur”, plutôt que “Traces”). Poursuit son action en faveur de la culture, par les arts de la poésie, textes et graphismes, dans sa “fourbithèque” de Sanguèze."


Installé dans l'Ouest de la France, Michel-François Lavaur était resté fidèle à ses origines occitanes et publiait dans sa revue des poètes de langue d'Oc. J'appréciais d'autant plus cette démarche que depuis le Sud, j'accueillais de mon côté aux Cahiers de Garlaban des poètes de la région nantaise. C'est d'ailleurs à Nantes, grâce à Luc Vidal que j'avais pu en 2009 le rencontrer et échanger autour de quelques amitiés communes.

Complément :
- Le site officiel de Michel-François Lavaur.