samedi 17 août 2013

Les Cahiers de Garlaban - XII

Le recueil qui a suivi Cœur absolu a été publié en août 1990. Il avait pour titre Dans une attente rouge et était signé Eric Tremellat. Comme pour le précédent, l'illustration de couverture était confiée à José Martin Marcos.


Voici ce qui était écrit en quatrième de couverture :

"Pour Eric Tremellat l'écriture se conçoit avant tout comme un jalon le long d'une quête spirituelle. Elle permet de situer celui qui s'est fixé pour but d'"œuvrer à la faille" et de faire partager aux autres un peu de sa volonté vers la lumières. Et même si la route s'annonce longue, rien n'empêche déjà de la parcourir en "substance émerveillée".

*

Plus de vingt ans après sa parution, un poème de ce recueil est venu nourrir l'échange que j'ai eu avec Philippe Tancelin dans Paroles de poètes/Poètes sur parole. En voici l'extrait correspondant :

"Ph. T. : Quand la réalité est en fracture avec le réel c’est-à-dire tente de réduire les potentialités infinies au diktat du prétendu concret, la pensée est mise en demeure, mise en danger de réalisme, interdite de sa critique. Il ne reste plus alors que la poésie comme la saxifrage, elle est cette énergie disloquante dont parle René Char et qui permet l’émergence du grand RÉEL, qui avec sa part d’irrationnel fait reculer les impossibles et ouvre sur l’imaginaire de la création sociale-artistique-poétique

J-L. P. : Lorsque je m’occupais des Cahiers de Garlaban, j’avais édité le recueil d’un jeune poète, Eric Tremellat, qui contenait ces vers : « J’ouvrirai mes veines aux incommensurables possibles / Ce théâtre de léthargie cessera » et plus loin encore il écrivait : « Me poster dans l’image future / Œuvrer à la faille ».

Ph. T. : Quelle magnifique citation que celle-ci : "œuvrer à la faille". Car il s’agit bien de cela pour le poète. Il œuvre en effet à la faille, dans l’interstice de ce qui est connu et de l’inconnaissable, ce qui relève du révéler, ce qui révèle quelque chose des profondeurs sans s’y enfermer par une évaluation.
La profondeur de l’être est incommensurable, elle se promet comme une puissance d’interpellation de l’assurance et du confort de ce qui se fonde et se stabilise dans et sur le rationnel. L’œuvre à la faille est forte de la fragilité qu’elle fait surgir dans l’affirmation péremptoire du donné. Elle permet que soit prononcé et offert à l’autre, à nous-mêmes et au monde, l’ouvert d’un espoir sans fin au milieu des choses les plus désespérantes. L’œuvre -poème est à la faille du certain, de l’accompli, de l’achevé."

Complément :

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