samedi 10 janvier 2015

Les voeux de Jacques Ferlay

En janvier 2012, j'avais déjà eu l'occasion de présenter la manière originale et toute poétique de Jacques Ferlay d'adresser ses vœux à ses amis. Cette même année 2012, Jacques Ferlay devait recevoir pour son recueil Flacons solubles le prix Léon-Gabriel Gros décerné par la revue Phoenix qui le publiera dans son numéro spécial de décembre. Comme il l'avait fait il y a trois ans, le poète m'a autorisé à relayer ses vœux pour 2015 sur ce blog et je l'en remercie chaleureusement. Écrits avant la tragédie du 8 janvier dans les locaux de Charlie Hebdo, ils commencent de manière prémonitoire...


Janvier 2015
sait-il qu’à tous les ans quinze
le siècle se marque
d’un évènement puissant
croyez-en l’augure

Février déjà
fait briller de tous ses givres
sa tiède froidure
sous le couvercle d’ozone
l’hiver hésite à sévir

Mars vint à l’heure
le changement c’est maint’nant
comme disait François
les prémices du printemps
nous rendent tous indulgents

Avril réchauffé
se découvre fil à fil
Le peuple peureux
inquiet d’être trop heureux
ouvre la porte au malheur

En Mai sur la grève
on échange du muguet
l’horizon sourit
la neige du cerisier
revêt d’organdi la Terre

Sécheresse en Juin
ferait cruelles famines
et blés trop courts
Est-il du savoir de l’homme
le régime de la pluie ?

Que meure la terre
Le bronzage de l’été
 (devoir de juillet)
ne saurait passer après
le devoir écologique

Que faire du mois doux
celui des discrets renvois
Dorer sur la plage ?
Pour l’argent de la rentrée
l’incertitude est d’usage

Septembre a rouillé
la feuille apaisée des vignes
Raisins de colère
fermentez votre vigueur
mûrissez le vin des fêtes

Octobre en chemin
conduit l’enfant à l’école
banque solidaire
où prospère l’intérêt
pour le monde et pour autrui

Novice Novembre
que sais-tu lire des feuilles
offertes au vent
est-ce la sagesse humaine
que tu vends à folle enchère

Décembre descend
doucement vers 2016
Billes arrêtées
je vois que vous y entrez
les bras chargés de bonheur

Jacques Ferlay

Compléments :


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire