samedi 3 octobre 2015

Un poème d'Andrea Genovese

Andrea Genovese avait été accueilli dans ce blog tout au long du mois de novembre 2013. Pour continuer à cheminer avec lui, voici un poème extrait de son livre Idylles de Messine paru en 1986 aux éditions Traitements de Textes à Lyon. Le titre est emprunté à Nietzsche, au seul recueil de poèmes qu'il écrivit en dehors de ses aphorismes. Le philosophe avait séjourné à Messine de la fin mars au 20 avril 1882. "Qui, sinon un Messinais véritable, pouvait se croire autorisé à un pareil plagiat" nous dit le texte de quatrième de couverture en poursuivant : "Messine, ville du détroit, portus et porta Siciliae pour les Romains, Zanclès (faucille) pour les grecs à cause de la singulière conformation de son port naturel, Messine, mère et marraine, n'est qu'une lame tranchante, énigme et rendez-vous".


Des mots ont migré vers moi
du fond des âges
en gardant leurs mirages
et leur violence

Ils ont déferlé
conquis des terres
fondé des colonies

Ma langue
n'est qu'un métissage
de sales gueules

Mon écriture étalée
sur les tablettes d'argile
des ordinateurs
est grossièrement barbare

Andrea Genovese 

 Régulièrement l'auteur propose un journal de poésie et d'humeur qui s'intitule Belvedere où il rend compte de sa perception de la marche du monde ainsi que de l'actualité culturelle.

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