Le quatrième recueil de cette série occitane publié en décembre 1989 concernait Daniel Biga. A vrai dire, il n'appartenait à aucun des camps précédemment publiés, ni "Mistralien", ni "Occitan" et c'est cela qui nous intéressait. Daniel Biga incarnait pour nous le poète enraciné dans une terre, qui éprouvait le besoin de la célébrer avec les mots de son temps, de sa génération et de la culture dans laquelle il avait baigné depuis son enfance. Cette culture était constituée de nombreux apports venant du monde entier. En fait ce recueil reprenait un texte qui s'intitulait OC et qui était déjà paru dans Esquisse pour un aménagement du rivage de l'amour total. Notre originalité consistait à le présenter par une longue préface de Yves Rouquette et avec un accompagnement graphique de Ben avec qui Daniel Biga avait participé à l'aventure de l’École de Nice.
Au début des années soixante-dix, à la recherche de ses racines, Daniel Biga revient boire à la source de son enfance. La contre-culture porte alors la contestation tous azimuts, le mouvement occitan est en pleine force. Dans une expression jusque là inédite, Daniel Biga pose en ses propres termes la question de l'identité. "Sa voix multiple alerte et bouleverse de fond en comble nos réserves d'émotion, chante très haut, convoque aux terribles refus de l'ordre devenu planétaire, aux tremblements qui sauvent", nous fait remarquer Yves Rouquette dans sa préface. Parce que notre destin personnel est solidaire des communautés de culture dans lesquelles nous vivons, relisons aujourd'hui OC comme un appel à être à la fois enraciné et cosmique, irréductible et offert.
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