Des hauteurs de la Provence s'envolent pensées et créations d'aujourd'hui

samedi 4 juin 2016

Les numéros 29 & 30 de la revue AVEL IX

J'ai toujours plaisir à rendre compte des numéros de la revue AVEL IX et j'ai déjà dit combien elle s'attachait à préserver dans le souvenir de Théophile Briant ce pur esprit de poésie qui nous manque tant dans la période que nous traversons.


Ce n° 29 a pour thème "Les Saisons". Il commence par l'évocation par Béatrix Balteg d'un échange épistolaire entre Théophile Briant et Jules Supervielle. Ce dernier lui adresse ses condoléances ayant appris le décès de Germaine l'épouse de Théophile. Cette lettre du poète de Débarcadères est une manière de placer ce numéro sous son parrainage. Son poème "La tenancière des quatre saisons" lui fait d'ailleurs suite. Lui succède un texte de Théophile Briant de 1937 intitulé "L'arbre sacré". La préoccupation écologique y est déjà évidente. C'est au tour de Charlotte Cabot de nous livrer sa perception des saisons puis à Jean-Pierre Brown de nous offrir un hymne au printemps. Le travail de l'artiste Caterina Annovazzi est ensuite présenté tout comme le poète André Chardine (1902-1971) qui fut en contact avec Théophile Briant. Vient après, le cahier de poèmes consacrés aux saisons. Des illustrations de Yro, Serge Bouvier, une photographie de Charles Montécot et une tapisserie de Raymond Berthelet les accompagnent. Une étude de Marie-Françoise Jeanneau sur "René Guy Cadou (1920-1951) ou la poésie du quotidien" continue cet ensemble qui se termine par les rubriques habituelles sur l'activité de l'association qui édite AVEL IX, la vie des revues de poésie et les différentes parutions reçues.


Ce n° 30 a pour thème "Le port, les ports". Il contient de belles reproductions en couleur des œuvres d'Alain Bailhache. Il s'organise comme le précédent avec un édito, des textes centrés sur le thème retenu, un cahier de poèmes et les rubriques habituelles. Je voudrais cette fois mettre en exergue deux extraits du texte choisi de Théophile Briant et le poème proposé par Béatrice Balteg.

Les extraits proviennent d'un éditorial du Goéland de 1951 sur la "mission du poète dans la technocratie", les voici : "Le poète est avant tout homme de solitude, homme de recueillement", "Il faut sauver les valeurs et préserver dans l'homme cette part de sacré qui vient de l’Éternel et qui n'appartient qu'à lui".

Apprécions maintenant le poème : 

                                   Toucher la pulpe de la vie
                                   la malaxer entre les doigts
                                   et s'en aller, serein,
                                   à la conquête du Port
                                  quintessence de paix.

Port désiré et pourtant redouté
quand les vergues s'abattent
et mènent à l'immobilisme.
Voyage de la vie à cheval sur une vague !
Et pourtant...
Dans le calme du port atteint
s'amorce une autre épopée
plus silencieuse
mais ses cieux ont l'infini
pour voile
et le voyageur jouit
de matins, semblables, en apparence
qui défient la torpeur.

          Une autre jubilation
          Une autre vie
          à portée de coude. 

Béatrix Balteg

Complément :  

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