Terminons l'année avec la présentation d'un nouveau livre de la collection regards turcs que nous suivons dans ce blog depuis sa création et dont nous découvrons au fil des années toute la richesse et la diversité. Notre dernière recension concernait un essai sur le poète Orhan Veli, il s'agit cette fois de théâtre.
samedi 14 décembre 2024
L'affaire journal Tan
mercredi 30 octobre 2024
Le groupe des poètes de Nantes
Voilà une parution qui fait plaisir à lire. Pour une fois, il ne s'agit pas d'une démarche solitaire, c'est une aventure collective qui est présentée. "Tout cela en ces temps de nausée et d'individualisme où être un poète qui ne parle pas seulement de lui, mais aussi de l'autre, de la vie des arbres, semble un délit" peut-on lire en ouverture.
Cette aventure collective, racontée par Christian Bulting, est une contribution à l'Histoire de la poésie contemporaine. Elle me touche particulièrement car elle s'inscrit dans le courant auquel je me rattache et dans lequel L’École de Rochefort apparaît comme la figure tutélaire.
Je me souviens d'un colloque à Agen, organisé en 1991 pour les cinquante ans de L’École de Rochefort, où ma communication avait pour titre : En aval de Rochefort. Celle-ci s'arrêtait aux années soixante/soixante-dix et montrait comment la génération qui avait suivi celle de Jean Bouhier et de ses amis avait repris à son compte l'héritage tout en le renouvelant.
Christian Bulting va plus loin encore dans le temps en nous présentant un groupe de poètes nés pour la plupart dans les années cinquante. Ils ont pour nom Gilles Pajot, Philippe Gicquel, Christian Bulting, Jean-François Dubois, Jean-Noël Guéno, Françoise Moreau, Patrice Angibaud et Marie Massiot. Certains d'entre eux ne sont hélas plus de ce monde.
Entre Rochefort et eux, s'intercalent des aînés dont ils sont redevables comme Miche-François Lavaur et sa revue Traces ou Louis Dubost et sa maison d'édition Le Dé bleu. Leur aventure procède de l'amitié et de la solidarité entre poètes. Quand Gilles Pajot disparaîtra prématurément en 1992, ils s'emploieront à continuer de faire paraître ses poèmes.
Comme le dit le texte d'ouverture : "Ce groupe de poètes a réussi merveilleusement le mariage de l'action et du rêve". Leur écriture se fait connaître par des revues qui sont aussi des maisons d'édition et ont pour nom Info/Poésie ou A Contre-Silence.
Ce qui me frappe dans le groupe, c'est son fonctionnement que j'appellerai organique et qui n'a pas encore était contaminé par une prise en charge de la vie poétique par les institutions culturelles. Certes Christian Bulting a été président de La Demeure de René Guy Cadou et secrétaire de la Maison de la poésie de Nantes mais cela n'a pas modifié, me semble-t-il, son rapport à la poésie.
Une anthologie des poètes cités, réalisée avec Jean-Noël Guéno, complète sa présentation du groupe. Elle illustre bien ces années de création où l'attention à la poésie du quotidien était forte tout comme l'influence de la poésie anglo-saxonne.
Une dernière partie est consacrée aux groupes et aux écoles dans la poésie française avec cette référence à René Guy Cadou qui voyait avant tout Rochefort comme une cour de récréation. Ainsi sont évoqués : La Pléiade, Le Romantisme, Le Parnasse, Le Symbolisme, Le Surréalisme, L’École de Rochefort, L’École de Brive.
Il est toujours difficile de faire des classifications et rattacher tel ou tel poète à une école peut être réducteur. C'est ainsi que personnellement je ne réduirai pas Apollinaire au symbolisme. D'autre part, j'aurais ajouté aux poètes de Rochefort, Michel Manoll, Marcel Béalu et Jean Follain. Quant à Lucien Becker, s'il a participé à la fameuse rencontre du Gué du Loir avec René Guy Cadou, Michel Manoll et Jean Rousselot, il n'a jamais été édité dans les Cahiers de Rochefort.
Mais l'essentiel n'est pas dans ces détails. Il faut remercier les éditeurs de cette revue de nous montrer à travers ce n°42 de Délits d'encre que vivre en poésie est une belle aventure et qu'elle est toujours possible.
Complément :
jeudi 17 octobre 2024
En souvenir de Jean Rousselot
Il y a peu j'ai rendu hommage à Marcel Béalu. Comme lui, Jean Rousselot fait partie du premier cercle de L'École de Rochefort. C'est par Jean Bouhier, dont il était le frère en poésie, que j'ai fait sa connaissance.
La première fois que j'ai vu Jean Rousselot, c'était à Lyon en 1986 où l'association Poésie-Rencontres avait organisé des manifestations autour de L'École de Rochefort. Je l'ai retrouvé ensuite à Agen en 1991 pour un des nombreux événements qui accompagnèrent le cinquantenaire de L'École de Rochefort. Quelques années après je conduisais Jean Bouhier dans le Luberon pour qu'il revoit son compagnon de la première heure sur son lieu de vacances. Le poète provençal Serge Bec comptait aussi parmi les invités et les échanges furent chaleureux et nourris durant le déjeuner qu'Yvonne Rousselot avait préparé avec amour.
Une autre fois encore je profitais d'un séjour à Paris pour rendre visite à Jean Rousselot dans sa demeure de L'Étang-la-ville en bordure de la forêt de Marly. J'en rendrai compte dans mon livre sur La Goutte d'Or, évoquant son amitié avec Max Jacob qui habita un temps Boulevard Barbès.
Une correspondance et l'envoi de ses livres dédicacés complèteront ces rencontres. Jean Rousselot restera jusqu'au bout cet homme fraternel, attentif à l'autre et à la souffrance humaine.
Dans un volume de la collection Poètes d'aujourd'hui, André Marissel a brossé de lui un portrait fidèle, complété par un choix de ses poèmes.
mercredi 11 septembre 2024
Un poème de Maria do Sameiro Barroso
Il y a tout juste dix ans, je présentais dans ce blog Maria do Sameiro Barroso. poète du Portugal. Je suis heureux aujourd'hui de donner à lire un de ses poèmes inédits. Dans l'intervalle, Maria n'a cessé d'écrire et de suivre un parcours en poésie particulièrement riche qui a trouvé un écho dans de nombreux pays. Ainsi en 2020, elle a reçu le Prix du Concours International de poésie de l'Académie Européenne des Sciences, des Arts et Lettres (AESAL).
Maria do Sameiro Barroso lors de la remise du Prix décerné par l'Académie Européenne des Sciences, des Arts et Lettres, à Paris, au Palais du Luxembourg en 2020. |
OBSCURAMENTE
O mundo não é verdadeiro, mas é real.
Fernando Pessoa
A tua vida é um longo poema, um romance com muitos capítulos, um livro que nunca se fecha. Habitas nas lendas para além do tempo. És fiel ao teu corpo, às tuas entranhas, és fiel às manhãs de veludo, aos figos doces, às maçãs de Abril.
És um poema, intenso e longo como um vinho, habitas entre trevos selvagens, lapidários enigmáticos, colecções de borboletas exóticas. És o cinzel da noite, livre e fiel aos teus calendários de sonho e brisas serenas.
Oiço os teus passos e sei que o pesadelo é acreditar que os insectos não existem, que as pombas não voam, que as rosas são minúsculas como mãos, mas que não morrem nunca em jarrinhos de vidro.
Oiço os teus passos. Não sei se és um pássaro de papel, uma ária musical, um soneto que escuto quando as tílias florescem. Não sei se existes ou se és real. O teu rosto é obscuro e longo na noite de ébano. O teu nome é um poema de longos silêncios. Não sei se és verdadeiro.
Escrevo-te. E, nas minhas cartas de amor, és real como a vida.
Maria do Sameiro Barroso
OBSCURÉMENT
Le monde n'est pas véridique, mais il est réel.
Fernando Pessoa
Ta vie est un long poème, un roman aux multiples chapitres, un livre qui ne se referme jamais. Tu habites des légendes hors du temps. Tu es fidèle à ton corps, à tes entrailles, tu es fidèle aux matins de velours, aux figues sucrées, aux pommes d'avril.
Tu es un poème, intense et long comme un vin, tu habites parmi les trèfles sauvages, les lapidaires énigmatiques, les collections de papillons exotiques. Tu es le ciseau de la nuit, libre et fidèle à tes calendriers de rêves et à tes brises sereines.
J'entends tes pas et je sais que le cauchemar est de croire que les insectes n'existent pas, que les colombes ne volent pas, que les roses sont minuscules comme des mains mais qu'elles ne meurent jamais dans des bocaux de verre.
J'entends tes pas. Je ne sais pas si tu es un oiseau de papier, un air de musique, un sonnet que j'entends quand les tilleuls fleurissent. Je ne sais pas si tu existes ou si tu es réel. Ton visage est sombre et long dans la nuit d'ébène. Ton nom est un poème de longs silences. Je ne sais pas si tu es réel.
Je t'écris. Et dans mes lettres d'amour, tu es aussi réel que la vie.
Maria do Sameiro Barroso (Traduction de Jean-Luc Pouliquen révisée par Ivan Frias)
mercredi 19 juin 2024
En souvenir de Marcel Béalu
samedi 25 mai 2024
En souvenir de Jacques Arnold
Je voudrais aujourd'hui rendre hommage à Jacques Arnold qui m'encouragea lorsque je faisais mes débuts en poésie, à la fois en écrivant mes propres textes et en éditant Les Cahiers de Garlaban.
Il m'accueillit dans la revue Jointure dont il était président du comité de lecture, secondé par une équipe exigeante dans laquelle on retrouvait notamment Jean-Pierre Desthuilliers, Georges Friedenkraft, Michel Martin et Daniel Sauvalle.
Aujourd'hui, repensant à son itinéraire poétique et littéraire, me vient une liste de sujets que l'éloignement géographique et le temps ne m'ont pas permis d'aborder avec lui. Ainsi j'aurais été heureux de parler de son amitié avec Armand Lanoux, lauréat du prix Goncourt 1963, de ses rencontres en captivité durant la Deuxième Guerre mondiale avec Julien Gracq, Raymond Abellio, Jacques Fauvet ou encore Patrice de la Tour du Pin. Il m'aurait plu également d'évoquer en sa présence la Société des Gens de lettres au sein de laquelle il présidait la commission Poésie.
Jacques Arnold m'adressa deux de ses recueils, tous les deux édités chez Rougerie, Poèmes donnés et Filantes, avec à chaque fois une dédicace chaleureuse.
Voici un de ses poèmes extrait de Poèmes donnés :
à Nelly Nabajoth
Un poète, vois-tu, c'est toujours jeune
telle que tu l'es, toi,
et devine le monde
et devine sa loi
en regardant le ciel et les oiseaux.
Mais le ciel est changeant
tantôt clair, tantôt sombre.
Les oiseaux sont sans cesse en lutte pour leurs nids
et pour les infinis.
Le poète combat pour conquérir les mots
de sa propre charmille
comme les jeunes gens,
comme toi, jeune fille —
pour conquérir vos rêves
Et leur offrir un corps.
A toi, Nelly, d'inventer tes efforts
et pour t'aimer toi-même
et pour que l'autre t'aime :
A toi, Nelly, de forger tes ressorts...
Complément :
dimanche 28 avril 2024
Un poème de Jeanne-Marie Giudicelli-Lainé
Il y a tout juste quarante ans, le 28 avril 1984, sortait des presses des éditions Le Dé bleu dirigées par Louis Dubost, le recueil de poèmes de Jeanne-Marie Giudicelli-Lainé intitulé Amphores sous une jaquette illustrée par Chisa.
Il m'avait à l'époque beaucoup plu et j'avais même pu quelques années plus tard en témoigner de vive voix à l'auteure lorsque avec Jean Bouhier nous étions venus en Vendée présenter Fortune du Poète qu'avait également édité Louis Dubost.
Reprenant ce recueil dans ma bibliothèque, j'y retrouve la même magie, le même enchantement, ce qui m'a donné l'envie de le mettre à l'honneur dans ce blog.
Voici tout d'abord ce qu'en dit la musicologue Brigitte Massin dans la préface : "Parfois on se souvient d'une voix, saisie en une rencontre fortuite. Ainsi de celle de Jeanne-Marie Lainé. Une voix, et un regard, et ce mystère qui auréolait un jeune visage, celui d'un être comme étonné de devoir vivre et qui trouvait son abandon dans les bras de la nature.
Je n'avais pas oublié Jeanne-Marie Lainé, et souvent je m'étais demandée si ce grand désir enfoui de la poésie avait pu surgir du rêve de la dormeuse.
Ce recueil m'a rendu sa voix. Le monde y est murmuré, parfois suggéré seulement. Le non-dit y importe, habitant les silences. Jeanne-Marie Lainé telle une sourcière du bonheur, ayant pour compagne la nature bienheureuse, poursuit sa quête au pays de l'au-delà des mots. La femme ayant mûri, ceux-ci ont pris leur densité. Ils sont tendres et fiers. Ils nous parlent."
Continuons par ce poème :
MATURITÉ
Je sais ce qui n'est plus et ne reviendra pas, à quoi même jamais je ne rêve.
Qui pourrait dire qu'on a ajouté ou enlevé quelque chose en moi, hors la douleur pour les rêves perdus ? Leur retentissement même a décru.
Ma mémoire est comme le grand champ noir d'une ville la nuit - où les lumières s'éteignent peu à peu...
Les souvenirs s'en vont reviennent s'estompent.
Le monde multiple de mes soifs qui était univers s'est fait village puis rue chambre enfin.
Qui pourrait dire que j'ai vieilli ?
Je me suis épurée.
C'est une chance pour nous, le livre a été numérisé depuis par Gallica.
samedi 23 mars 2024
Ciné-poèmas / Ciné-poèmes
Au mois de janvier, j'ai parlé de l'année 2024 comme de "l'année Frédéric Mistral", en fait une année qui nous fait faire un retour arrière et nous replonge dans le XIXe siècle. Si génial que fut le poète de Maillane, on ne peut réduire le provençal et la langue d'oc à son œuvre et à son parcours. Elle a été après lui le véhicule d'une expression sans cesse renouvelée qui s'est accordée au contexte nouveau dans lequel se sont trouvés immergés ceux qui avaient choisi de lui rester fidèle.
Parmi les nombreux auteurs d'aujourd'hui qui ont témoigné de ce renouvellement, JànLuc Sauvaigo me paraît le plus exemplaire dans sa capacité à intégrer la modernité. J'ai déjà eu l'occasion de le dire dans ce blog. Je voudrais par cette chronique en donner un nouvel exemple.
Avec ses Ciné-poèmas, il nous entraîne dans l'univers cinématographique omniprésent dans notre vie quotidienne dont il a fait la matière de son imaginaire, de son écriture et de ses dessins car il est aussi artiste graphique.
Le livre présenté en version bilingue français-nissart se compose de trois parties entrecoupées de nombreux dessins, dont certains en couleurs, relevant de la bande-dessinée.
La première partie s'intitule Lo Cat, lu Piratas & lo Mago / Le Chat, les Pirates & le Magicien. Elle se découpe en 32 images inspirées par Hitchcok, le cinéaste japonais Yasujiro Ozu et Jean-Luc Godard. On y trouvera en particulier de nombreuses références au film d'Hitchcok Les 39 marches.
La deuxième partie a pour titre Jim & JànLuc fan un film / Jim & Jànluc font un film. En fait, ils en feront cinq et le livre nous en donne en quelques lignes un avant-goût. Ces cinq films s'intitulent La Ratapinhata, La Chambre verte, (J.) M le Maudit, Réfléchir l'image - des autres et enfin Bob le Flambeur. On retrouve ici des références à François Truffaut, Fritz Lang, Jean-Pierre Melville. Mais tous se passent à Nice.
Enfin la dernière partie du livre Esquasi blu / Presque bleu est le synopsis inédit d'un conte musical et dansé, écrit pour le projet jazz de Jean-Louis Ruf, lors de "palhon ven", une célébration par la Ville de Nice des 600 ans de la Dédition de 1388.
Derrière cette "accroche" cinématographique se dissimule une interrogation profondément humaine sur notre devenir et sur une identité, ici l'identité nissarte, qui ne veut se dissoudre dans un art - devenu une industrie - d'une puissance phénoménale sur les imaginaires. Ce livre agit en fait comme une tentative de réappropriation par les mots, en détournant à son propre compte la vision du monde proposée. Et la poésie appelée en renfort permet ce miracle :
"Lo pinctor vou s'estar coma un astre perdut / Invisible en quauque luèc dau ciel, dau Blu / Viatjam toi devèrs, delà d'un image"
"Le peintre veut rester comme un astre perdu / Invisible en quelque lieu du ciel, du Bleu / Nous voyageons tous vers, au delà d'une image"
Complément :
- Le livre de 112 pages, format 20,5 cm X 20,5 cm, édité sur papier glacé et contenant de nombreuses illustrations en couleurs et noir et blanc est vendu 26 € (port compris) à commander chez l'auteur : gracco.ontario@sfr.fr
jeudi 22 février 2024
Les Allées du silence de Monique Marta
Monique Marta est une amie de ce blog qui a présenté à plusieurs reprises sa revue Vocatif, sa poésie ainsi que ses essais. Elle vient de faire paraître un nouveau livre intitulé Les Allées du silence que nous avons particulièrement apprécié.
Dans le préambule l'auteure nous indique son intention : "J'aimerais que ce petit livre soit, pour le lecteur, un compagnon de promenade ou de retraite". Ce compagnon bien évidemment doit l'amener à trouver les allées du silence et cela dans un but précis. "Car c'est au sein du silence que se perçoit le bruit le plus infime : celui du battement des cœurs." conclut Monique Marta dans ces quelques lignes d'ouverture.
Suit une préface de Chantal Danjou qui nous prépare à nous mettre dans les pas de l'auteure. " Il s'agit tout de même d'un sacré défi que de parler de silence dans notre monde où le bruit se révèle être un véritable fléau" note-t-elle. Et après avoir accompagné Monique Marta dans toutes les allées qu'elle a explorées pour nous, elle lui pose cette ultime question : "Faire silence permet-il de "voir au-delà"? ".
A notre tour maintenant de faire notre miel de silence avec cette suite de textes en prose de différentes longueurs mais tous assez courts et reliés par une même sérénité.
Silence et solitude, silence et obscurité, silence et création, silence et inspiration, sont quelques uns des thèmes abordés. Monique Marta a pris soin de mettre en sous-titre "Poésie" sur la couverture de son livre. Ce n'est pas un essai impersonnel qu'elle nous livre. Les nombreuses références, à la fois à des auteurs classiques et à des poètes contemporains, collent à son expérience personnelle. Je pense en particulier à Jean Digot qu'elle a connu à Rodez où il animait les Journées internationales de poésie et qu'elle cite plusieurs fois. La part autobiographique est très importante dans ses pages, elle nous conduit aussi bien en Polynésie où Monique Marta a assisté à des cérémonies traditionnelles, qu'à Nice où elle a longtemps vécu, que dans le petit village des Alpes-de-Haute-Provence où elle réside aujourd'hui. Les allées du silence ont été véritablement expérimentées et dans des configurations très diverses. C'est ce qui donne toute sa force à cet ouvrage et lui permet d'atteindre son but. On le refermera en sachant par exemple comment trouver notre source intérieure d'où pourra jaillir la lumière.
Complément :
samedi 27 janvier 2024
2024 : Année Frédéric Mistral
Après l'année Jean Giono, après l'année Albert Camus, la Région Sud (anciennement Provence-Alpes-Côte d'Azur) a décidé que l'année 2024 serait l'année Frédéric Mistral. Cet hommage au grand poète provençal qui reçu le prix Nobel de littérature en 1904, correspond au 110e anniversaire de sa naissance, au 170e anniversaire de la fondation du Félibrige que Mistral avait créé pour maintenir et défendre la langue et la culture provençale, enfin au 160e anniversaire de la première représentation à Paris de Mireille, l'opéra de Gounod d'après son grand poème épique Mirèio.
L'occasion m'est ainsi donnée de présenter ici mon livre intitulé Boulevard Frédéric Mistral, illustré de dessins du peintre Tony Fontana qui a paru à la fin de l'année dernière.
En voici le texte d'introduction :
Il existe sur les hauteurs de la ville d'Hyères, au bord de la Méditerranée, un boulevard qui porte le nom du grand poète provençal Frédéric Mistral. Avec le peintre Tony Fontana, nous avons plaisir à nous y promener.
La première partie de ce livre voudrait partager avec le lecteur par les mots du poète et les traits de l'artiste le bonheur que nous avons ressenti à parcourir cette voie périphérique de la cité.
Peu à peu, à mesure que nous la découvrions dans sa géographie, une question m'est venue concernant le lien que tout amoureux de la Provence pouvait entretenir avec Frédéric Mistral et ce qu'il représentait. Il s'agissait alors de cheminer sur son boulevard Frédéric Mistral personnel et de dire ce que nous y avions découvert et ce qu'il nous avait apporté.
C'est ce que j'ai tenté de faire dans une deuxième partie.
Compléments :