Des hauteurs de la Provence s'envolent pensées et créations d'aujourd'hui

samedi 14 décembre 2024

L'affaire journal Tan

Terminons l'année avec la présentation d'un nouveau livre de la collection regards turcs que nous suivons dans ce blog depuis sa création et dont nous découvrons au fil des années toute la richesse et la diversité. Notre dernière recension concernait un essai sur le poète Orhan Veli, il s'agit cette fois de théâtre.


C'est la deuxième pièce de l'auteur que publie la collection. Comme l'écrit dans sa présentation Sevgi Türker-Terlemez : "Les lecteurs francophones connaissent Erhan Gökgücü par "Giordano Bruno" pièce de théâtre musicale en deux actes, parue dans notre collection regards turcs (de L'Harmattan) en 2020. Erhan Gökgücü a mis en scène la condamnation de Giordano Bruno (moine dominicain, philosophe et théologien italien qui s'opposa frontalement à l'Eglise pour défendre la liberté de pensée face à la pensée unique, à l'intolérance et aux excès idéologiques) et sa fin sur le bûcher à Rome en 1600. Avec son nouvel ouvrage Mon pays mon pays/Memleketin Memleketin - dont le titre fait un clin d'œil à un poème de Nazim Hikmet -, il nous fait cette fois-ci la triste histoire de la destruction du journal Tan, le 4 décembre 1945 à Istanbul."

Nous l'aurons pressenti et la préface nous le confirme, Erhan Gökgücü (1939-2020), avec ses deux pièces de théâtre, "désire souligner qu'à chaque Âge - peu importe le pays, la langue, la conviction, le sexe - meurent, souffrent ceux et celles qui luttent pour la liberté de pensée et d'expression".

Dans L'affaire journal Tan, pièce en deux actes (soit 9 scènes dans le premier acte et 6 dans le deuxième) le personnage principal est Sabiha Sertel (1895-1968) dont va être revécu le tragique et héroïque combat pour la liberté d'expression. Elle ne le mènera pas seule et sera entourée de nombreux personnages dont son mari Zekeriya Sertel (1890-1980) et le poète Nazin Hikmet (1902-1963).

Dans sa postface Funda Gökgücü rappelle que Sabiha Sertel fut la première femme journaliste turque et la fondatrice de l'imprimerie et du journal Tal (L'aube en français). Elle subit une tentative de lynchage et fut condamnée à un exil durant lequel elle passa plusieurs années en France.

Et Funda Gökgücü de conclure : "Ce présent ouvrage parle de Sabiha Sertel, témoigne d'une période de ses contemporain(e)s qui partagent un destin similaire parmi lesquel(le)s se trouvent les noms les plus précieux du patrimoine intellectuel turc tels que Nazim Hikmet, Abidin Dino, Aziz Nesin, Va-Nü, Ruhi Su, Behice Boran..."

Complément :

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