Des hauteurs de la Provence s'envolent pensées et créations d'aujourd'hui

samedi 31 mai 2014

Présence de Fernand Moutet- V

Voici pour terminer cet hommage à Fernand Moutet, un poème que je lui avais dédié et qu'André Resplandin avait traduit en provençal. Ce poème a été publié dans le n° 53 (hiver 1993) des Carnets de l'Astrado prouvençalo.

Fernand et Rolande


MUSICO DOUÇO

Musico douço
que dindavon dins moun cor,
sabe voste coumpousitor.

Si meloudìo
an seva
la sabour dóu mèu d'enfanço

L'aureto marino
nous adus sis arpejado,
à cade gabian
uno noto es gafado.

Uno armounìo de voues
agouloupo si fervour.

Em' éu
lou mounde es vengu douno,
aguènt l'afetuous carage
de sa mouié.

DOUCES MUSIQUES

     
   Douces musiques
        qui tintaient dans mon cœur
        je connais votre compositeur

        Ses mélodies ont conservé
        le goût sucré de son enfance

        La brise marine
        nous apporte ses arpèges
        à chaque goéland
        est accrochée une note

        Une harmonie de voix
        enveloppe ses ferveurs

        Avec lui
        le monde est devenu offrande
        il a l’affectueux visage
        de son épouse.

Jean-Luc Pouliquen


 

samedi 24 mai 2014

Présence de Fernand Moutet - IV

Fernand Moutet est mort à Antibes en 1993. Peu de temps après, ses amis se sont réunis pour apporter un premier éclairage sur son œuvre. Ainsi en 1996, l'association Lou prouvençau a l'escolo a réalisé un cahier dans lequel différentes contributions ont permis d'entrer de plein pied dans sa poésie.


La présence continue de Fernand Moutet dans la revue de l'association a été tout d'abord rappelée. Présence poétique et musicale car Fernand Moutet a écrit également des chansons. Nanoun Lambert et Claro-Jano Fino ont ensuite évoqué Arles et Saint-Chamas, les deux lieux importants de son enfance. Puis Celino Reyre est revenue sur la musique et les musiciens dans son œuvre. Claude Mauron a fait un parallèle entre le premier recueil de Fernand Moutet, Fenèstro et Lou poèmo dóu Rose de Frédéric Mistral. Il complètera plus loin son analyse par une étude sur les couleurs dans les poèmes de Fernand Moutet. Jean-Pierre Tennevin s'est quant à lui livré à une explication de texte de La coumbo, poème paru pour la première fois dans Marsyas, la revue que dirigeait Sully-André Peyre. Natalio Simian-Seisson a travaillé de son côté sur deux poèmes concernant la corrida. Rare est la contribution de Max-Philippe Delavouët, puisqu'il s'agit du discours qu'il prononça lorsque fut remis en 1957, le Prix Mistral à Fernand Moutet. Cet ensemble se termine par une étude d'André Resplandin sur les personnages dans la poésie de Fernand Moutet.
André Resplandin fut sans doute son ami le plus proche dans la dernière période de sa vie. Il était entré en contact avec lui par l'intermédiaire des cours de provençal par correspondance que dispensait L'Astrado. Fernand Moutet était son professeur. En 2000, André Resplandin a écrit un livre intitulé Fernand Moutet de San-Chamas entièrement consacré à son maître et ami, qui a été par un juste retour publié par L'Astrado. Il était légitime qu'il soit aussi invité à Saint-Chamas pour le centenaire de la naissance du poète en 2013. Voici la conférence qu'il donna à cette occasion:



Compléments :
- Un fonds Fernand Moutet a été créé par Nelly Orengo aux Archives départementales des Alpes Maritimes pour permettre des études futures sur la vie et l’œuvre du poète.

samedi 17 mai 2014

Présence de Fernand Moutet - III

  Fernand Moutet n'a commencé à publier des recueils de poésie en provençal qu'à partir des années soixante. Il avait précédemment été publié en revue.


 En 1962 paraissait Fenèstro aux Éditions du Baile Verd, dirigées à Grans par Max-Philippe Delavouët. Ce recueil lui avait valu en 1957, sans doute sur présentation du manuscrit, le Prix Frédéric Mistral qui est la distinction la plus prestigieuse concernant la poésie provençale. En 1964 a été publié par les éditions toulonnaise de l'Escolo de la Targo, Au rendès-vous di barquejaire (Au rendez-vous des mariniers) puis en 1969, toujours à Toulon mais à l'enseigne de L'Astrado dirigée à l'époque par Louis Bayle, L'autro ribo (L'autre rive). Fernand Moutet continuera son compagnonnage avec L'Astrado avec Lou Rampelin meraviha (Le vagabond émerveillé) et Lou Raubaire de chivau (Le voleur de chevaux) qui paraîtront respectivement en 1976 et 1979. Et puis viendra en 1986 Lou festo dins lou pargue (La fête dans le parc), livre sur lequel nous allons maintenant nous attarder.


Il est édité à Nice par les éditions Lou Sourgetin, ce qui montre, par rapport au premier recueil, un déplacement progressif  vers les Alpes Maritimes où vit le poète depuis de nombreuses années. C'est là que se situe désormais son univers, même si celui-ci ne cesse d'être traversé par les réminiscences de l'enfance, en particulier au bord de l’Étang de Berre. D'ailleurs ses deux derniers recueils, Li Car-marino de moun Reiaume (Les méduses de mon royaume) que j'éditerai en 1991 aux Cahiers de Garlaban ainsi que Marieto di bord de l'estang (Mariette des bords de l'étang) que publiera L'Astrado en 1992, en seront la preuve manifeste.
Mais pour l'heure le voici dans son parc imaginaire ou rêvé qu'il peut arpenter depuis Vence non loin de ses nouveaux amis en poésie qui ne sont pas uniquement des Provençaux. C'est ainsi que le recueil s'ouvre avec cette dédicace à un célèbre poète belge et à son épouse : "A Norge et Denise Norge avec notre admiration et notre affection".  Elle est signée Fernand et Rolande Moutet, comme si la femme tant aimée était aussi l'auteur de ce livre de poèmes. Ce dernier en tout cas, a voulu sur la page en regard, être présent à ses côtés sur une photographie, tandis qu'il tient un petit chien dans ses mains. Le poème figurant en quatrième de couverture nous livre le secret de ces complicités et nous donne le ton général de sa poésie :

Ah ! que d'ùni trobon risible
lou maine que m'èro douna.
Iéu sabiéu qu'aviéu reçaupu
la gràci de l'èstre vivènt,
que ma vido sarié de-longo
uno fèsto de la fervour.
Dins la mié-clarta de moun pargue,
es un mounde qu'ai poussedi.

Ah ! que d'aucuns trouvent dérisoire
le domaine qui m'était donné.
Moi je savais que j'avais reçu
la grâce d'y être vivant,
que ma vie serait éternellement
une fête de la ferveur.
Dans la demi-obscurité de mon parc,
c'est un monde que j'ai possédé.

Fernand Moutet

samedi 10 mai 2014

Présence de Fernand Moutet - II

Cette deuxième chronique consacrée à Fernand Moutet, fait suite à l'article précédent de Nelly Orengo. Elle reprend les souvenirs d'un voyage en Angleterre, qui avaient été également publiés dans le n°4 de Revue Vence durant le XXe siècle. Il est intéressant  de découvrir ce qu'un poète qui a écrit en provençal pouvait ressentir dans un univers qui ne lui était pas habituel.

 SEPT SEMAINES EN ANGLETERRE
(Extraits du carnet de voyage de Fernand Moutet, 1952)


Mon premier contact avec l’Angleterre ?
Une cascade d’ahurissements… Dès l’embarquement à Calais, je m’étais ému d’entendre toutes les langues, m’attachant surtout à comprendre ceux qui parlaient anglais, le capitaine du navire, couperosé et monoclé, semblait un amiral d’opérette… Les deux heures de voyage dans un petit wagon étroit et encombré me réservaient déjà quelques surprises : il était bondé d’Italiens qui se rendaient en Écosse. Une inquiétude m’est venue : je devais me présenter à la pension le 22 juillet, j’allais arriver le 21, où passerais-je ma nuit ? Je craignais que mon avance ne fût considérée comme une faute de goût.
Me voilà débarqué à Victoria Station. 8h30. Vingt minutes d’attente et deux jeunes filles m’apprennent que ce bus ne fonctionne que jusqu’à 7h30. Après m’avoir demandé « are you an Italian ? ». Je me dirige vers une station de métro ; c’est assez malaisé car il n’y a pas de bouches de métro à Londres comme à Paris ; l’entrée des stations se confond avec celles des magasins.
Je décide de manger un sandwich : j’entre dans une petite boutique, trois ou quatre hommes, perchés sur de hauts tabourets, mastiquent silencieusement un petit sandwich posé sur la planchette. On me tend un mince triangle de mie de pain garni d’une feuille de laitue. La serveuse, une grosse fille blonde qui paraît scandalisée quand je commande de la bière : « It’s not a pub, here, it’s a snack ». Quand il faut payer, on me demande 1 « taps », je commence à remarquer que le langage parlé n’est pas tout à fait celui de nos manuels.
Ce copieux repas dégusté, je prends le métro. Un policeman m’indique aimablement la ligne… Je m’embarque dans le « tube ». On a le droit d’y fumer, je brûle la station de Euston, je reviens sur mes pas, enfin, à dix heures je débarque à Paddington.
Je repère un hôtel (quinze shillings). Je pose mes valises, je vais faire une petite promenade. J’entre dans un « pub », ma pinte me coûte six pence (24 F). Mon voisin me demande « well, you are catholic ? » - « I am » - « So am I, I am an Irish ». Là-dessus, il fait un grand signe de croix (on devait m’apprendre, plus tard, qu’une histoire de fous, en Angleterre, s’appelle une histoire irlandaise).
Je vais me coucher. J’ai vu assez d’Angleterre pour aujourd’hui, j’ai gardé l’esprit tendu pendant des heures.

LE LENDEMAIN

22 juillet, je prends mon premier breakfast : maïs grillé, arrosé de lait et de sucre (j’ai pris ces corn flakes pour des pommes de terre frites) ; deux tranches de pâté avec des biscottes ; deux ou trois toasts avec beurre et confiture trempés dans du thé au lait.
    Mme Garrick s’étonne que rien ne soit rationné en France. ‘Jeb’ me pèse : neuf stones et onze pounds (une stone vaut 6 kg 350, et une livre : 0,452 kg). Je veux faire comprendre à Mme Garrick que le calcul mental, en Angleterre, présente de sérieuses difficultés : 1 livre vaut 20 shillings, 1 guinée vaut 21 shillings, 1 shilling vaut 12 pence.

QUELQUES MOTS SUR NOTRE TRAVAIL

 Notre temps a été efficacement employé. Huit « learners ». Mr Downes nous a expliqué le parti à tirer des leçons de géographie, d’arithmétique (tour de France)… Aucun de nous n’avait osé déclarer que ces « new methods » sont connues de tous les instituteurs français depuis longtemps.
    Un mot sur Exeter. La cathédrale a beaucoup souffert pendant la dernière guerre. Nous avons eu la surprise de voir une côte qu’on appelle là-bas la Rivièra anglaise : Torquay, avec une belle plage et des palmiers. A Widecombe, un déluge nous a précipités dans un salon de thé.

CHEZ LES JAMES :

 Leur maison leur appartient mais ils doivent payer une sorte de loyer car le sol sur lequel la maison est bâtie ne leur appartient pas, je ne sais quelle loi les empêche d’en faire l’acquisition. Edouard ne gagne que 28 livres par mois (28000 F) mais Mr James, avec 1 Livre Sterling, peut acheter plus de choses qu’un Français avec 1000 Francs*. Il se plaint du rationnement. La cuisine est très monotone et faite sans goût. Le dimanche est le jour du Seigneur : on ne travaille pas. Que font les Anglais ? Ils prient et boivent du thé…

* 1952 = il s’agit encore d’anciens Francs.

samedi 3 mai 2014

Présence de Fernand Moutet

   L'an dernier à peu près à la même époque, nous rendions hommage à Charles Galtier. Né comme lui en 1913, Fernand Moutet est aussi un grand poète provençal que nous avons eu bonheur à approcher et à éditer aux Cahiers de Garlaban. L'année du centenaire de sa naissance a été l'occasion de plusieurs manifestations dont une particulièrement réussie à Vence où Fernand Moutet a laissé comme pédagogue un souvenir radieux. A l'occasion de cet hommage vençois, nous sommes rentrés en contact avec Nelly Orengo qui nous a fait l'amitié de nous transmettre de nombreux éléments sur Fernand Moutet. Comme pour Charles Galtier, nous allons insister sur la dimension de témoignage afin de restituer toute l'épaisseur humaine du poète. Elle permettra d'éclairer l’œuvre. Voici pour commencer un article de Nelly Orango paru dans le n°4 de la revue Vence durant le XXe siècle qu'elle nous a autorisé à reproduire. Nous la remercions vivement pour cela.


Fernand Moutet, L'Enseignant

   Personne n’a oublié « Fernand », l’enseignant, le « Prof’ », comme tout le monde dit. Mais connaissez-vous l’homme qu’il était déjà de 1947 à 1952 ? Celui à qui l’on donnait des notes, qu’un Inspecteur Primaire jugeait, avant que vous-mêmes n’ayez eu des craintes lorsqu’il rendait les copies ?
   Installé à Vence, il dut cesser ses activités professionnelles pendant près de huit années, touché par une maladie pulmonaire. Puis il reprit ses fonctions avec courage et détermination pour devenir plus tard Professeur au collège de Vence. Plusieurs générations en parlent encore, lorsqu’on évoque « monsieur Moutet », même les parents d’élèves en ont gardé un bon souvenir.

*

   Arles, le 28 octobre 1913, devient le berceau d’un futur grand poète. Arles et ses couleurs, Arles et son accent, Arles va donner à Fernand le goût de la quiétude et de la beauté.


Une souche essentielle au devenir de cet homme qui veut transmettre son goût pour le Savoir. En novembre 1947, l’inspecteur d’académie Tardieu écrit ceci :
   « Un maître sympathique […]. Il a repris, et il a repris avec une conscience touchante. C’est pourquoi, et Mr Moutet voudra bien y voir un témoignage d’estime et de confiance, nous nous sommes longuement entretenus avec les élèves de choses multiples et diverses […]. Une bonne impression. Un maître sympathique, ne manquant pas de fermeté, persuadant plus encore que forçant ses disciples, et, parlant, jouissant de la sympathie de son auditoire. Une bonne atmosphère. […] si Mr Moutet s’inspire à l’avenir de la méthode et des procédés que nous avons employés sur place pour faire ‘vivre’ le problème grâce à la grille […] ; être très sévère pour les fautes de copie et d’orthographe. ».
   Même inspecteur, une année scolaire après, en novembre 1948 :
« Vu quelqu’un d’intéressant à encourager. Monsieur Moutet prêche l’exemple. C’est un consciencieux et un travailleur ; par ailleurs il est doux et calme, les gens de ce cours moyen sont légers d’esprit ; ils vont avec facilité, vers la loi du moindre effort. Alors de temps à autre, un bon coup de caveçon, intellectuel s’entend […]. »
   « Consciencieux » ! Oh que oui, pour lui-même comme pour ses élèves, à qui, malgré sa douceur toute relative - il serait plus juste de dire « tolérance » - il imposait plus tard une discipline dans le travail pour les éduquer au goût de la perfection.
   A cette époque, la pédagogie le soucie, il est très scrupuleux « sur les méthodes à employer pour mener ses disciples avec pas mal de bonheur dans le soin de l’acquisitif et du formatif […]. Éducation et discipline : est toujours fonction de la manière d’être de Mr Moutet fait de délicatesse, d’affection et de fermeté et de sa façon de faire qui postule la collaboration de l’auditoire… », comme l’indiquait l’inspecteur le 3 novembre 1950. « Si un poste de lettres était créé, comme nous le demandons au Cours Complémentaire de Vence, nous avons l’impression que Mr Moutet y tiendrait bien sa place » ajoute-t-il en conclusion du rapport. Le reproche fait essentiellement par l’inspecteur cette année-là est la « discipline matérielle ». Il sous-entend le fait que les élèves s’expriment avant le corrigé du Maître.
   Fernand Moutet était de ceux qui respectent la liberté d’expression des élèves, il leur laissait la parole, lorsqu’elle ajoutait au débat.
   Ce qui ne signifie pas le bruit. A ne pas confondre ! L’expression de l’idée, tout simplement, que l’inspecteur exigeait « mise en forme claire, précise et concise ». L’enseignant s’y employait déjà.


   Janvier 1951 : Fernand Moutet est nommé « chargé d’enseignement littéraire ». Il est en classe de 6ème et enseigne également l’anglais. Il sollicite à cette époque, auprès de l’Académie, une bourse de séjour en Angleterre, pour « s’inspirer, s’imbiber des instructions dernières sur cet enseignement ». L’Inspecteur Primaire note en 1952 que, bien que lui-même soit au rang des élèves dans cette discipline, ces derniers « suivent avec grand intérêt et participent avec une activité ordonné, comprennent et savent le vocabulaire et aussi des choses de la grammaire ».
   Le Maître utilise alors tous les moyens modernes pour étayer ses cours d’anglais : la radio, la méthode « linguaphone », des conversations avec les Anglais vençois qu’il fréquente et, parallèlement, il joue un rôle littéraire et musical actif lors des fêtes d’été de l’école.
    Au mois de mai 1952, il sera proposé et appuyé par l’Inspecteur pour un séjour en Angleterre, lequel sera accepté.
   J’eus le bonheur de l’avoir pour professeur de la 5ème à la 3ème, en français, mais aussi en dessin et musique. Le poète reconnu qu’il était devenu savait communiquer son goût pour la rime, et insuffler à beaucoup le plaisir d’écrire, tout simplement. Certains en font désormais profession. Lorsque les disciples évoquent leur professeur, c’est pour dire : « Ooooh… Monsieur Moutet… ».
   Ses élèves, dans la grande majorité, gardent le souvenir d’une voix feutrée et forte à la fois, à la Louis Jouvet, acteur en vogue de l’époque. De ses cours naissait un désir réciproque de qualité de l’expression littéraire. Lui-même connaissait bien chaque élève, chaque élève ressentait crainte et respect et, paradoxalement, camaraderie, envers ce professeur hors du commun.
   Le quartier du Pioulier eut Célestin Freinet, le « CEG » de Vence avait Fernand Moutet.
                                                                                                                                             Nelly Orengo

Compléments :
- Un DVD a été réalisé sur la journée d'hommage à Fernand Moutet qui s'est tenue à Vence le premier décembre 2013. Il peut être commandé à l’adresse suivante : norengo@orange.fr
- Le n°4 de la revue Vence dans le XXème siècle est à commander à M. Raymond Ardisson au 06.15.37.89.09.