Des hauteurs de la Provence s'envolent pensées et créations d'aujourd'hui

samedi 26 juin 2010

La voix multiple de Marie Huot

Avec la parution de Récits librement inspirés de ma vie d’oiseau Marie Huot vient d’achever une trilogie débutée avec Absenta et continuée par Chants de l’Eolienne. Je lui ai demandé de nous dire quelques mots de cette séquence d’une œuvre qui ne cesse de s’étoffer avec les années.

Bonjour Marie, j’aimerais savoir tout d’abord comment cette trilogie s’est mise en place. L’aviez-vous décidée avant de commencer à l’écrire ?

Marie Huot : J'ai entamé depuis plusieurs années un travail d'écriture autour du thème des "voix perdues". Je pensais que le recueil, le livre, était une boîte, et le poème un port où pouvait trouver refuge toute voix égarée.

Qu’entendez-vous par « voix perdues » ?

M. H. : Les voix perdues sont celles de femmes puis d'hommes qui cherchent à dire quelque chose et qui se trouvent toujours au bord d'un gouffre. J'ai commencé l'écriture des Chants de l'Eolienne, qui rassemble les chants d'amour d'une femme. J'ai trouvé dans cette prose poétique un souffle qui convenait mieux à la respiration de ce que je cherchais à dire. Un espace pour tourner autour des choses, pour avoir le temps des hésitations. Là où ce qui cherchait à se dire pouvait tournoyer, s'abîmer parfois. Quelque chose prenait de l'ampleur, l'espace et le temps me semblaient s'ouvrir.

Il vous fallait donc poursuivre.

M. H. : J'ai continué en effet sur ce mode d'écriture, c'est à dire le chant, et donc la voix, avec Absenta, où là, plusieurs femmes élevaient leur chant à travers deux mille ans d'histoire des femmes. Il se trouve que c'est ce texte qui, le premier a été édité par les soins de Georges Monti. Après L'Eolienne et Absenta, je voyais bien que j'avais trouvé une forme dans laquelle je pouvais rassembler tout ce qui m'interroge concernant la parole, la voix, et ce que l'on cherche à dire.

Une voix solitaire au départ qui finit par devenir collective.

M. H. : Après une femme, des femmes, j'ai voulu continuer en essayant de "faire parler" des femmes et des hommes ensemble. Avec Ma vie d'oiseau, je pense avoir terminé cette sorte de triptyque dans lequel j'ai pu rassembler tout cela. Je voudrais que d'un livre à l'autre on puisse entendre résonner une hésitante voix multiple, en même temps qu'une parole vraie.

Cette parole vraie, je la mets en résonnance avec celle des poètes de l’Ecole de Rochefort. Sans doute n’est-il pas fortuit que vous ayez obtenu en 2004 le Prix Jean Follain pour Absenta et en 2007 le Prix Max Jacob pour Chants de l’Eolienne. Merci Marie !

Compléments :

- le livre sur le site de l'éditeur

- Une lecture de Ma vie d'oiseau par Laurent Albarracin

Marie Huot participera le mois prochain aux Voix vives de Sète


samedi 19 juin 2010

Jaime Rocha, poète du Portugal

Après avoir consacré plusieurs chroniques à la poésie occitane, je suis heureux de parler aujourd'hui d'un poète qui pratique également une langue romane. Mais celle-ci a un avantage sur la précédente, elle est parlée par plusieurs millions de personnes. Pourtant, si la Lusophonie va du Portugal juqu'au Brésil en passant par la Guinée Bissau ou le Cap-Vert, sa poésie nous reste mal connue, particulièrement celle de ses dernières années. Pour contribuer à sa connaissance, je propose de faire quelques pas avec Jaime Rocha. Il est né à Nazaré au Portugal, en 1949. Il a fait ses études à Lisbonne et a commencé par publier des poèmes dans des suppléments littéraires et des anthologies dès 1970. Pour échapper à la guerre coloniale, il a vécu à Paris pendant les dernières années de la dictature. Après la Révolution des Œillets en avril 1974, il est rentré chez lui et a travaillé comme journaliste pendant trente ans. Il est l'auteur de plusieurs œuvres de fiction, de poésie et de théâtre. Beaucoup de ses textes dramatiques ont obtenu des prix nationaux et ont été joués au Portugal et dans d'autres pays européens. Sa nouvelle la plus récente Anotação do Mal a reçu le prix du Pen Club Portugais 2008. L'an dernier il a publié un livre regroupant cinq de ses pièces de théâtre intitulé Azzedine. Celui-ci aborde la problématique de l’écriture, de l’amour et du terrorisme. Ses poèmes nous mènent dans un univers très particulier, visionnaire et érotique, à la fois très inspiré de l’antiquité classique et du surréalisme. Son dernier recueil qui vient de paraître s'intitule Necrophilia. Puisque les éléments occupent une place importante dans ce blog, voici cinq poèmes extraits d'un recueil plus ancien qui appartiennent au Premier cycle du vent. Ils sont présentés avec une traduction de Catherine Dumas.


PRIMEIRO CICLO DO VENTO / PREMIER CYCLE DU VENT

Poema um

Um homem edifica a arquitectura da casa
antes da chegada dos ventos.
Uma mulher chora quando encontra
o sítio dos móveis. A sua morte
está a ser construída com os quartos
e esse destino corrói-lhe todo o corpo.
Pensou em grandes fogos, em colchas.
Mas o seu esforço dilui-se com os dias.
Essa mulher está dentro de um rochedo
contemplando o bálsamo.
A sua pele mistura-se com a humidade
respondendo ao fechar das conchas.

Poème un

Un homme érige l'architecture de sa maison
avant l'arrivée des vents.
Une femme pleure quand elle trouve
l'endroit des meubles. Sa mort
est construite en même temps que les chambres
et ce destin lui corrode tout le corps.
Elle a pensé à de grands feux, à des couvertures.
Mais son effort s'est dilué au fil des jours.
Cette femme est à l'intérieur d'un rocher
contemplant le balsamique.
Sa peau se mélange à l'humidité
répondant aux coquillages qui se ferment.

Poema dois

Vem por entre a espuma rasgando
os novelos da areia. É uma mulher que
arde contra a água. Quando bate
nas urzes, a sua marca permanece
até ao fim dos dias. É uma corrente branca
que atravessa a praia à velocidade do corpo.
O seu vestido desce pelas encostas calcinando
a pedra. Está deitada junto ao vento.

Poème deux

Elle vient parmi l'écume fendant
les volutes du sable. C'est une femme qui
brûle contre l'eau. Quand elle frappe
les bruyères, sa marque demeure
jusqu'à la fin des temps. C'est une chaîne blanche
qui traverse la plage à la vitesse du corps.
Sa robe descend les pentes calcinant
la pierre. Elle est couchée près du vent.

Poema três

A noite dobra-se num painel. Uma onda
de penumbra cobre a mulher com o seu aroma.
Ela dança com a chuva ao lado de um cesto.
As gotas de água atiram-se contra as canas
respondendo aos gestos do vento.
A mulher esconde depois o corpo num mastro
que balança com o andar das nuvens.
O fogo arde num dos quartos enquanto ela
se inclina sobre os espelhos. Do outro lado da
sombra há uma paisagem com degraus.
Uma plantação envolve-se nesse mistério
e afunda-se na erva.

Poème trois

La nuit ploie sur un tableau. Une vague
de pénombre couvre la femme de son arôme.
Elle danse avec la pluie à côté d'un panier.
Les gouttes d'eau se jettent contre les roseaux
répondant aux gestes du vent.
Puis la femme cache son corps dans un mât
qui se balance avec la marche des nuages.
Le feu brûle dans l'une des chambres tandis qu'elle
se penche sur les miroirs. De l'autre côté de
l'ombre il y a un paysage avec des degrés.
Une plantation s'immisce dans ce mystère
et sombre dans l'herbe.

Poema quatro

Diz que o mar é uma fogueira castanha
com algas que lhe gritam debaixo do corpo
e a ameaçam. A carne estica-se com as marés
enquanto o homem desespera. Está sozinha
no deserto e adormece nesse vento. Nas tardes
de Verão, a mulher tenta cobrir o sol. Alimenta
um escorpião com um seio no cimo de uma duna
e enterra-o depois numa pequena cova.

Poème quatre

Elle dit que la mer est un bûcher brun
avec des algues qui crient sous son corps
et la menacent. La chair s'étire avec les marées
pendant que l'homme désespère. Elle est seule
dans le désert et s'endort dans ce vent. Les après-midi
d'été, la femme essaie de couvrir le soleil. Elle nourrit
un scorpion à son sein sur le sommet d'une dune
et puis elle l'enterre dans un petit trou.

Poema cinco

É um rosto que vive por detrás de uma cortina,
um volume que sobe para o tecto da casa
como se fosse o início da cegueira.
Uma sombra existe junto a um muro. O desespero
anuncia a queda de um pássaro que vem no vento
enrolado em grandes castanheiros. Quando o sol
se põe, a mulher passa com um feixe de vimes,
cortando os tijolos. E desaparece com a noite,
cega e azul.

Poème cinq

C'est un visage qui vit derrière un rideau,
une silhouette qui monte au plafond de la maison
comme si l'on était au début de la cécité.
Une ombre existe près d'un mur. Le désespoir
annonce la chute d'un oiseau qui vient dans le vent
enroulé dans de grands châtaigniers. Quand le soleil
se couche, la femme passe avec une gerbe d'osiers,
coupant les briques. Et disparaît avec la nuit,
aveugle et bleue.

Jaime Rocha sera l'invité le mois prochain du festival international Voix vives de la ville de Sète

Compléments :

- Jaime Rocha sur Wikipedia

- Le site du festival Voix vives de Sète


samedi 12 juin 2010

Le joli livre d'Aurélia Lassaque

Dans l'édition poétique le livre d'artiste occupe une place de choix. Par la rencontre qu'il permet entre un poète et un plasticien, par la qualité de sa réalisation, son tirage limité, il est un objet rare que les amateurs d'art et de poésie conservent pieusement. La lithographie ou la linogravure que le peintre propose en accompagnement du poème vient converser avec les mots de telle sorte que les deux expressions, plastiques et écrites, y trouvent un relief nouveau, s'éclairent l'une l'autre. Aurélia Lassaque vient à son tour de tenter cette aventure avec Robert Lobet, peintre et graveur, qui se définit lui-même comme un artiste du livre. Dans le cas présent, il intervient à double titre. Il est tout d'abord l'éditeur puisqu'il accueille Ombras de luna dans sa collection de livres d'artiste des Editions de la Margeride qu'il a fondées dans le sud de la France. Celle-ci compte déjà quelques poètes de renom comme Salah Stétié ou encore Michel Butor. Robert Lobet est ensuite l'auteur de la belle linogravure que l'on trouve en ouverture du recueil. L'adresse de son site indiquée à la fin de cette chronique permettra de visualiser quelques unes de ses créations et d'en apprécier la facture.
Mais c'est bien sûr Aurelia Lassaque l'invitée d'honneur. Une fois encore, et si nécessaire, elle vient nous montrer les ressources infinies de la poésie de langue d'oc. Aurélia Lassaque, née en 1983, est l'une des plus jeunes figures de la création occitane contemporaine. Et ce recueil n'est pas son premier. En 2006 déjà, elle avait publié Cinquena Sason aux éditions Letras d'Oc. Elle nous propose ici six poèmes, en occitan et en français, dans une langue enracinée, chaude et sensuelle, aux multiples pouvoirs évocateurs. En voici l'un deux, dédié à Aina Calpe, pour donner au lecteur l'envie de découvrir les autres :

Coma la mar prigonda
Que vai e ven e vira
Contra l'arena blonda,
Ainà doça, Ainà fèra,
Lineara Ainà,
Dins la sang del Dieu vivent
Aprivadas ta novèla naissença
A l'orizont de l'amor

Comme la mer profonde
Qui va et vient et roule
Contre le sable blond,
Aina douce, Aina sauvage,
Linéaire Aina,
Dans le sang du Dieu vivant
Tu apprivoises ta nouvelle naissance
A l'horizon de l'amour.

Compléments :


samedi 5 juin 2010

Jòrgi Reboul, le libérateur ...

Pour poursuivre dans l'évocation des grands figures de la poésie occitane voici aujourd'hui un portrait de Jòrgi Reboul (1901-1993) par Jean-Marie Petit. Par ses encouragements, Jòrgi Reboul avait joué un rôle important lors de la création des Cahiers de Garlaban. Je suis heureux que ce soit un de ses proches, celui qui prépara l'édition d'un de ses livres majeurs : ses Proses géographiques, qui lui rende hommage dans ce blog.

Jòrgi Reboul, le libérateur ...

"Fier parmi les fiers" dira de lui son "frère" Charles Camproux… "Sois fier… on t’aime debout" m’écrira-t-il à la publication de mon premier recueil de poèmes dans les années 60 … Et de là naquit une amitié ininterrompue dont il me reste aujourd’hui des centaines de lettres… de souvenirs, des « brassées de chère » qui me tiennent chaud l’hiver.
L’amitié de Jòrgi, très affective, très virile, très exigeante m’est très chère… sa poésie aussi. J'ai de son écriture droite (souvent à l'encre rouge) les copies des poèmes anciens qu'il retravaillait sans cesse et l'original de ceux qu'il écrivait patiemment depuis notre rencontre. J'ai aussi aussi bien entendu toutes les versions des Proses géographiques que nous devions rassembler et traduire pour l'éditeur Vent Terral d'Albi.

J'aurai toujours une tendre reconnaissance pour Sully-André Peyre qui l'accueillit dans Marsyas et publia deux grands recueils : Senso Relambi (Sans répit) en 1932 et Terraire nòu (Terroir nouveau) en 1937 ... le cœur battant de la poésie de Jòrgi. Ma famille occitaniste (Camproux excepté) ne prit en compte cette poésie que fort tard en 1965 avec une chausida (anthologie) publiée dans la collection Messatges de l'I.E.O avec une préface d'Andrée-Paule Lafont ... Il était temps ...

C'est que Reboul était Marseillais, viscéralement, Marseillais de la rue, dans une provençalité venue du peuple, la même que celle de Gelu, d'Antoine Conio, d'Auguste Marin et de Camproux lui-même ... autant de créateurs incapables de se laisser enfermer dans une institution normative et des formules littéraires ; incapables de suivre "la ligne" d'un parti ... L'anarcho-fédéralisme de l'Araire et d'Occitania (avant-guerre) avait tout pour le séduire ... c'était finalement une affaire de famille où il trouvait à s'exprimer librement, en libre provençal. Plus près de lui, géographiquement, le Félibrige "sentinelle endormie de la Provence" le déçut très tôt ... et très tôt il ressentit l'urgence de s'engager ailleurs, sur place, littérairement et dans l'action régionaliste, en fourbissant ses propres armes.

L'intellectuel prolétaire, l'infatigable chroniqueur, l'orateur chaleureux devint en Provence maritime la voix des plus jeunes ... C'est avec les jeunes qu'il fonda en 1925 Lou Calen (La lampe du veilleur) qui se définit comme un foyer d'éducation populaire. Lou Calen forma des générations au théâtre provençal, à la pédagogie de la langue, à la littérature, à la danse ... au folklore vivant ...

Jòrgi s'engagea aussi dans l'aventure des Auberges de Jeunesse avec le même "afogament" la même flamme ... et ses choix sociaux-culturels accompagneront toujours ses choix poétiques. Parler de l'homme c'est encore parler du poète. "La poésie c'est la vie ..." dit-il sans cesse. Reboul délivrera, sans en dévier, un message libérateur "Tous les hommes ont droit au bonheur ..." une injonction à vivre en homme libre en dialogue avec la multitude, avec sa terre, avec la femme aimée, avec les amis qui viennent à lui et qu'il accueille à cœur ouvert. Son regard est de l'instant mais il porte loin, au delà de lui-même, au delà de la poésie, en recherche sereine de respiration universelle.


Toda vida es la via
que cavilha
la ròda que vira
pèr lo movement
d’un etèrne
que bolego
tant de plegas
e d’encadenaments

[Toute vie est la voie / où s'appuie / la roue qui tourne / pour le mouvement / d'une éternité / qui entraîne / tant de travaux / et d'enchaînements. ]

Le beau poème de l'Homme à la martelière souvent cité résume son art de vivre ... et d'écrire.

L’OME DE LA MARTELIERA

Jovènt davala vèrs la baissa
en cèrca de chabènça
L’uscle dau jorn corona ta cara
per un que va t’esperant

La tèsta aclina
au bruch que fa la saba
a si desenruscar
un òme es aqui en un ròde afiscant

D’un autre latz un jovènt autre
puei d’aquesta sombror
e puei dei quatre vents qu’oblidaviam
pereu d’àutrei se’n venon

L’òme es aqui amb lo còr dei causas
e pastant lei sasons
leis annadas e lei sègles benlèu
tèn la man d’un corrènt
que fa prensa la tèrra

Lei dralha’ an restontit
dei peadas dei pelegres

Para teis ussas ais avalancas
d’aquélei que ti venon tustar
rescaça sei rais prims
dins teis uelhs negre’ e fons

OME dona ai sèt barrutlaires
lo secret de ton plan
ont es marcada l’aiga e mai ont fau que vaga

Ensenha tu coma despintas
la semblança dau mond
la flor d’aquest mond
mai bèla que lo mond
e qu’istarà soleta en vertat

Alòr aigadier solitari
d’un còp de marteliera
alanda en plen l’aiga de vida

E lo jovènt t’ajudarà
per feneiratge e per reviure
per engranjar quand sarà lèst
e puei qu’es de gavòts ti crosant per còp d’astre
entre que tornaràn devèrs sei jaças
de crestenc en crestenc
rediràn ton pretzfach
e lei prats qu’avián set
e lei prats qu’an begut


L’HOMME A LA MARTELIÈRE

Jeune toi qui descends dans la plaine
pour apprendre science nouvelle
le jour colore ton visage
à ce signe te reconnaîtra celui qui t’attend

L’oreille attentive
au bruit que fait la sève
en soulevant l’écorce
un homme s’affaire à son travail

Mais par un autre chemin s’avance un compagnon
il émerge de l’ombre douce
et d’autres venus des quatre vents dispersés
s’approchent aussi

Un homme au centre de la création
pèse sur les saisons
les années et même les siècles
dans sa main il tient la source
qui doit féconder la terre

Les sentiers bruissent
sous les pas des voyageurs

Mets la main au-dessus de tes yeux quand s’avanceront
ceux qui viennent te questionner
reçois leurs jeunes rayons de lumière
dans tes yeux sombres et profonds

Homme donne à tous ces errants
le secret de ton œuvre
ce que signifie l’eau et quel est son destin

Donne-leur tel que tu le connais
le sens symbolique du monde
l’essence même de ce monde
l’essence plus belle que lui
et tout ce qui existe

Puis toi seigneur des eaux ô solitaire
d’un coup de martelière
rends la liberté à l’eau qui est la vie

Les jeunes t’aideront
Ils faneront le foin et le regain
engrangeront au bon moment
et puisque ce sont des montagnards que la chance a
conduit vers toi
lorsque chacun rentrera chez soi
de cime en cime
ils publieront ce que tu fis
et comment les terres avaient soif
et comment elles furent désaltérées


Tel est Jòrgi Reboul, passeur de vie ... assurément un grand poète.

Jean-Marie Petit

Compléments :

- Jòrgi Reboul sur Wikpédia

- Fac-simile de Senso Relambi