Des hauteurs de la Provence s'envolent pensées et créations d'aujourd'hui

samedi 27 juin 2015

La revue Vents & Marées

Il y a peu j'ai présenté la revue Phréatique. A la même époque paraissait Vents & Marées. La revue avait été fondée en 1976 à Anglet dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle sera publiée jusqu'en 1992 et comptera cinquante-six numéros.


Je suis heureux d'en parler aujourd'hui car cela me permet de rendre hommage à Jeanne Monteil qui en était la fondatrice et l'animatrice avec Jean-Léopold Dumontier-Béroulet. Un esprit d'ouverture et de générosité soufflait sur cette revue. A l'époque Internet n'existait pas et c'est par courrier que se faisaient les échanges. Ils étaient nourris et intenses. Vents & Marées avait quelque chose dans son fonctionnement qui relevait de l’École de Rochefort. L'amitié y prévalait et c'est d'ailleurs par Jean Bouhier que j'étais rentré en contact avec Jeanne Monteil. Des liens anciens rattachaient aussi ses responsables avec La Tour de Feu dont Edmond Humeau avait été une des chevilles ouvrières. Il participa de près à la vie de Vents et Marées qui édita son recueil Le Dur Octante.
Le numéro dont je reproduis la couverture m'a été adressé par Yvette Simonomis. Son mari Jacques fut un des piliers de l'aventure. En feuilletant ses pages, je retrouve les noms de ceux qui composaient alors mon paysage poétique : Daniel Biga, Jean Pietri, Charles Thomas, Jacques Arnold, Michel-François Lavaur, Tonia Le Goff, Agnès Meynier et Jeanne Monteil notamment.
Parmi les notes de lecture, je redécouvre un texte de Jean Cassagnabère  consacré au recueil d'Eric Tremellat Dans une attente rouge que j'avais publié aux Cahiers de Garlaban. C'est dire la force des liens qui nous reliaient les uns aux autres.

Compléments :
- Vents & Marées et Jeanne Monteil sur Wikipédia.

samedi 20 juin 2015

Le souvenir de Léon Vérane

C'est un document rare que nous présentons aujourd'hui. Grâce à Roger Rougier dont le père était un ami de Léon Vérane voici deux pages d'un recueil inédit de celui qui fut un des hérauts de l’École Fantaisiste. Ce mouvement qui compta dans ses rangs à côté de Léon Vérane, Paul-Jean Toulet, Tristan Derème, Jean-Marc Bernard ou encore Françis Carco voulu se démarquer du symbolisme en lui opposant une certaine fantaisie faite d'humour, de pittoresque, de mélancolie, attachée à des rythmes simples et chantants. Cela se passait au début du vingtième siècle et la Grande Guerre eut raison du groupe. Mais l'esprit fantaisiste demeura en chacun des membres de l’École qui l'incarnèrent à leur manière dans leur parcours individuel.


 Léon Vérane (1886-1954) passa l'essentiel de son existence à Toulon et dans ses environs. A le fin de sa vie il séjourna à Solliès-Pont où sa deuxième épouse Marcelle tenait l'auberge du Lapin Blanc. En face de l'auberge il y avait la gendarmerie où le poète fit la connaissance du père de Roger. C'est ainsi qu'une amitié naquit entre les deux hommes. Ils se retrouvèrent souvent pour boire un verre ensemble ou jouer aux cartes. Celles-ci inspirèrent à Léon Vérane quelques poèmes dont Le Valet de Cœur :


Compléments :

samedi 13 juin 2015

Souvenirs du Brésil

Il y a peu j'ai rendu hommage au médecin et philosophe brésilien Ivan Frias et parlé du livre que nous avions écrit ensemble. C'est par la philosophe Marly Bulcão qui a beaucoup œuvré pour faire connaître Gaston Bachelard dans son pays que je l'avais rencontré. Cela se passait à Rio de Janeiro en 2003 et j'avais tenu un journal de ce séjour qui fut pour moi particulièrement riche en découvertes. Les années ont passé et je me suis décidé à le publier.


En voici la présentation par l'éditeur :

Venu à Rio de Janeiro pour participer, comme poète, à un colloque international consacré à Gaston Bachelard, l’auteur se livre au jour le jour au récit de son voyage. Invité par une philosophe, native de Rio, il va découvrir avec elle, l’ancienne capitale du Brésil sous un angle inédit. Poésie et philosophie vont alimenter leurs échanges et ceux qu’ils auront à l’université avec les étudiants, alors que la ville leur offre quotidiennement un décor grandiose. En même temps qu’il avance dans la présentation de Gaston Bachelard à son auditoire, l’auteur découvre l’histoire et la géographie d’une cité dont il s’aperçoit que les médias ne lui ont proposé que des clichés. Avec une authentique Carioca, il entrera dans le cercle d’intellectuels brésiliens pour qui la France reste une référence, tout en mesurant l’originalité de leur manière d’envisager le monde à la fois sensuelle et baroque.

Complément :

samedi 6 juin 2015

Les Parvis Poétiques

Dans les années précédentes j'ai eu plaisir dans la même période à annoncer le festival de poésie des Voix Vives de Sète. Il faut dire que jusqu'à l'an dernier j'y participais à la fois comme membre du comité international de coordination et comme animateur. En janvier dernier, j'ai décidé de m'en désolidariser ne me retrouvant plus dans l'orientation qu'il prenait. Après l'édition 2012, avec Philippe Tancelin, nous avions écrit un livre intitulé Paroles de poètes, poètes sur parole dans lequel nous avions tenté de réfléchir sur la portée de ce genre d'événement. Parmi d'autres, une idée ressortait de notre dialogue, à savoir que les événements poétiques pour garder de leur force et de leur fraîcheur devaient relever d'"espaces nomades". La répétition, l'institutionnalisation conduisent inévitablement au développement de logiques dont la poésie n'apparaît plus comme le centre de gravité.
J'étais venu à Sète après avoir participé au festival des Voix de la Méditerranée de Lodève. Cela je le dois à Marc Delouze qui y avait été appelé dès sa première édition en 1998 pour en dessiner l'architecture. Avec Marc et Danielle Fournier qui sont tous les deux les fondateurs des Parvis Poétiques, j'ai réalisé un livre d'entretiens pour rendre compte de leur aventure. Nous lui avions choisi pour titre La Diagonale des poètes.


Publié en 2002, ce livre retrace vingt années d'action au sein des Parvis Poétiques. Voici comment nous le présentions sur la quatrième de couverture : "Parvis : c'est là qu'avaient lieu les fameux mystères qui, au moyen-âge, réunissaient les artistes, les prêtres et le peuple dans l'élaboration de véritables "spectacles-fêtes". Le parvis est ce lieu où la foi s'exprime de manière plus libre, plus spontanée et surtout plus diversifiée, en faisant appel aux multiples formes de représentation individuelle du mystère religieux, représentation souvent chargée d'éléments profanes, voire païens. Parvis poétiques implique la notion d'espace libre à la circulation, où se tiennent des manifestations diverses, et où se rencontrent autour d'une pratique commune (l'écriture poétique) et lors d'un événement vécu en commun (la fête), des gens de cultures, de situations sociales, d'appartenances géographiques et de générations différentes, parfois contradictoires."

Cette année pour la première fois depuis 1998, le festival des Voix de la Méditerranée de Lodève n'aura pas lieu. Une page se tourne dans un contexte où les politiques culturelles changent, les restrictions budgétaires sont à l’œuvre. Le défi est lancé pour inventer de nouveaux espaces où la flamme de la poésie pourra continuer de brûler.

Complément :