Des hauteurs de la Provence s'envolent pensées et créations d'aujourd'hui

samedi 31 janvier 2015

Les enfants sont des poètes

Permettre aux plus jeunes de prendre conscience de la poésie qui est en eux est une de mes préoccupations. Elle s'est traduite dans ce blog par la publication de poèmes créés après des ateliers d'écriture animés dans des collèges parisiens. Elle s'est prolongée par la présentation des travaux effectués dans le même esprit par Frédéric Figeac. Aujourd'hui je voudrais me centrer sur un ouvrage qui vient de paraître et dans lequel je livre le condensé de plusieurs années de pratique et d'expérience dans ce domaine.


Ce livre comporte quatre temps. Dans le premier je propose un témoignage de ce que j'ai vécu à La Goutte d'Or, là où je me suis forgé mes outils pour agir auprès des enfants. Dans le second, je présente un ensemble de réflexions sur ma pratique à la lumière de ce qu'a pu m'apporter la lecture de la poétique de Gaston Bachelard. Le troisième temps est très pratique puisqu'il s'agit d'une méthode composée de plusieurs séances et exercices visant à amener les enfants à écrire de la poésie. Dans le quatrième temps, une anthologie de poèmes illustre par l'exemple chaque consigne et exercice donnés.
On peut lire en quatrième de couverture du livre : "Voici une méthode illustrée par l’exemple, et complétée de réflexions, pour amener les enfants à une écriture poétique. Cette méthode a été mise au point par un poète, qui est allé pendant plus de dix ans, pratiquer son art dans les établissements scolaires et les bibliothèques, en France et à l’étranger. L’enseignant, l’éducateur, le pédagogue y trouveront un mode d’emploi précis, fait de séances thématiques, de consignes et de jeux, pour permettre au jeune public de découvrir les ressources cachées de l’écriture. Lorsque celle-ci devient la rivière où peuvent s’écouler sentiments et émotions, le miroir des rêves et de l’imaginaire, le lien avec le monde dans sa beauté des origines, il n’ y a plus à hésiter : L’enfant a tout à gagner à retrouver les chemins de la poésie !"

Complément :

samedi 24 janvier 2015

Michel Destieu / Thierry Metz

Michel Destieu a déjà été accueilli dans ce blog. C'était comme poète occitan qu'il avait été présenté par Jean-Pierre Tardif. Mais il pratique aussi la poésie au travers de la langue française et c'est l'objet du n°63 de la revue Chiendents souvent mise en valeur dans nos rubriques.


Associé à ce numéro, j'en reproduis ici la préface :
     Il est des rencontres qui marquent une vie, qui travaillent secrètement dans les profondeurs de l'être. Elles se comptent sur les doigts de la main et balisent une existence.
     Michel Destieu a fait cette expérience lorsqu'il a rencontré le poète Thierry Metz, l'auteur du Journal d'un manœuvre qu'avait préfacé Jean Grosjean  et de Lettres à la Bien aimée.
  C'est Jean Cussat-Blanc, l'animateur de la revue Résurrection, celui qui en son temps avait accueilli René Guy Cadou dans sa publication, qui a découvert Thierry Metz. Et c'est en allant rendre visite à Jean Cussat-Blanc dans les environs d'Agen pour lui présenter ses propres poèmes que Michel Destieu pris la mesure de la force d'une poésie qui était en train d'éclore. Cette révélation se poursuivra par une fréquentation de son auteur dont il ressentira dès le premier contact la puissance d'être.
     Thierry Metz, né en 1956,  a abrégé sa jeune vie en 1997. Lui qui dégageait une force physique impressionnante, n'avait pu refermer la blessure ouverte par la mort d'un de ses enfants. Il s'était alors réfugié dans l'alcool qui le fit sombrer.
    Michel Destieu a été le témoin de cette souffrance qui valut à Thierry Metz des séjours à l'hôpital. Il n'a cessé chaque fois qu'il l'a vu de distinguer la vie en poésie, porteuse d'un au-delà de soi-même, des drames d'une existence terrestre dont il est parfois impossible de se relever. Destin qui tranche avec son œuvre toute irriguée par la joie de vivre, de trouver et partager.
    Plus de quinze années ont passé depuis la disparition de Thierry Metz et Michel Destieu, de la même génération que lui, n'a cessé d'être traversé par ce qu'il avait vécu et ressenti à son contact. Avec recul et en même temps avec ferveur, il a souhaité en témoigner.
    Le questionnant sur ce que lui a permis ce recul, Michel Destieu m'a répondu : « Au fond, Thierry m’apparaît aujourd'hui comme le poète du grand-attachement, à ses proches – sa femme Françoise, ses enfants - à la nature, à la vie. Ce qui semble paradoxal quand on pense qu'il l'a quittée. Il réussit à susciter/ressusciter en nous notre puissant attachement aux êtres et aux choses qui nous sont proches ».
    Quant à la ferveur exprimée à son égard, elle trouve sa source dans : « une véritable admiration devant le don des assemblages, l'énergie totale qui sert fidèlement le thème choisi. Par son engagement complet, sans limite, sans reniement, Metz nous fait pressentir, peut-être à son insu, que quelque chose est à l’œuvre derrière l’œuvre et que cette puissance à besoin de suffisamment d'innocence et de pure intention pour se révéler. »
     Michel Destieu m'a encore confié que : « ce génie-arrière l'a pétrifié ».
     Les éléments sont maintenant donnés pour entrer dans le recueil qui va suivre. La langue de Michel Destieu est resserrée, essentielle. Elle nous livre ce qu’il y eut de  précieux dans la relation avec Thierry Metz ; un poète dont la tour offre un vertigineux point de vue sur la puissance créatrice et les mystères de l'existence.
     
                                                         Jean-Luc Pouliquen
    
Complément :

samedi 17 janvier 2015

La fille de la lune

En 2013, j'avais rendu hommage à la poésie turque à l'occasion d'un festival auquel j'avais participé à Istanbul. Celui-ci se déroulait à un moment particulier puisque toute la ville s'était alors soulevée pour empêcher que des arbres soit abattus dans le parc Gezi pour laisser la place à un centre commercial. Je me suis inspiré de cet événement, je l'ai mêlé à quelques épisodes de la vie littéraire et artistique de la Côte d'azur pour écrire une nouvelle qui se veux un pont entre la Turquie et la France.


En voici la présentation :

Dans la ville de Hyères qui est le berceau de la Côte d'azur, Aydan, une jeune journaliste turque rencontre Antoine qui est natif du lieu. Un goût commun pour les arts et la littérature, va les conduire  jusqu'aux hauteurs de la ville sur les traces d'un couple de mécènes, les Noailles, ainsi que de deux écrivains anglo-saxons : Edith Wharton et Robert-Louis Stevenson. Chacune des étapes de leur parcours va être l'occasion d'un regard croisé et d'un échange passionné mêlant orient et occident. Malgré des différences de point de vue, Aydan et Antoine vont se rendre compte que la Méditerranée leur offre, en Turquie comme en Provence, un cadre naturel commun où poussent les platanes, les figuiers et les oliviers. Mais Aydan est-elle seulement là pour faire un reportage et participer au dialogue des cultures et des civilisations ? L'intimité qu'Antoine va gagner auprès d'elle lui permettra de découvrir que sa quête est plus personnelle.
 « Je reçois cette  nouvelle La fille de la lune comme un vrai cadeau aux poètes turcs, aux poètes du monde, aux gens sensibles à tout ce qui se passe… » nous confie dans la préface Sevgi Türker Terlemez. Elle a pris soin avant de l'écrire de se rendre en Turquie sur les lieux évoqués par Aydan tout au long de ces pages.
  L'illustration de couverture a été confiée au peintre Tony Fontana (tonyy.fontana@laposte.net).

Complément :
- Pour commander le livre.

samedi 10 janvier 2015

Les voeux de Jacques Ferlay

En janvier 2012, j'avais déjà eu l'occasion de présenter la manière originale et toute poétique de Jacques Ferlay d'adresser ses vœux à ses amis. Cette même année 2012, Jacques Ferlay devait recevoir pour son recueil Flacons solubles le prix Léon-Gabriel Gros décerné par la revue Phoenix qui le publiera dans son numéro spécial de décembre. Comme il l'avait fait il y a trois ans, le poète m'a autorisé à relayer ses vœux pour 2015 sur ce blog et je l'en remercie chaleureusement. Écrits avant la tragédie du 8 janvier dans les locaux de Charlie Hebdo, ils commencent de manière prémonitoire...


Janvier 2015
sait-il qu’à tous les ans quinze
le siècle se marque
d’un évènement puissant
croyez-en l’augure

Février déjà
fait briller de tous ses givres
sa tiède froidure
sous le couvercle d’ozone
l’hiver hésite à sévir

Mars vint à l’heure
le changement c’est maint’nant
comme disait François
les prémices du printemps
nous rendent tous indulgents

Avril réchauffé
se découvre fil à fil
Le peuple peureux
inquiet d’être trop heureux
ouvre la porte au malheur

En Mai sur la grève
on échange du muguet
l’horizon sourit
la neige du cerisier
revêt d’organdi la Terre

Sécheresse en Juin
ferait cruelles famines
et blés trop courts
Est-il du savoir de l’homme
le régime de la pluie ?

Que meure la terre
Le bronzage de l’été
 (devoir de juillet)
ne saurait passer après
le devoir écologique

Que faire du mois doux
celui des discrets renvois
Dorer sur la plage ?
Pour l’argent de la rentrée
l’incertitude est d’usage

Septembre a rouillé
la feuille apaisée des vignes
Raisins de colère
fermentez votre vigueur
mûrissez le vin des fêtes

Octobre en chemin
conduit l’enfant à l’école
banque solidaire
où prospère l’intérêt
pour le monde et pour autrui

Novice Novembre
que sais-tu lire des feuilles
offertes au vent
est-ce la sagesse humaine
que tu vends à folle enchère

Décembre descend
doucement vers 2016
Billes arrêtées
je vois que vous y entrez
les bras chargés de bonheur

Jacques Ferlay

Compléments :


samedi 3 janvier 2015

Pour commencer l'année 2015

Commençons l'année avec des couleurs et des mots pour adresser à tous les lecteurs de ce blog de bons vœux pour 2015. Que l'énergie créatrice soit au rendez-vous en même temps que l'intérêt pour ce qui nous élève et nous grandit. J'ai demandé à Martine Lemoine dont j'avais présenté les œuvres l'an dernier d'accompagner de ses peintures mon poème et je l'en remercie.

Acrylique 100 x 100 cm

SAISIR L'ÊTRE

Saisir l'être
dans son incandescence

Dans cet instant
où il habite déjà le futur
où il a signifié au présent
sa date de péremption

Saisir l'être
dans l'épopée de son destin.

Jean-Luc Pouliquen

Acrylique 80 x 80 cm