Jean-Albert Guénégan a déjà été l'hôte de ce blog. Il vient d'écrire un charmant petit livre dédié à la mémoire de Charles Le Quintrec qui lui fut un précieux soutien au moment où il débuta son parcours de poète.
Mais l'ouvrage va bien au-delà d'une simple dette de reconnaissance. Il montre tout d'abord le passage de témoin entre générations. J'ai vécu personnellement une expérience similaire avec Jean Bouhier et comme Jean-Albert j'ai du mal à imaginer une avancée en poésie sans cette nécessaire transmission. Nous assistons aujourd'hui à l'éclosion de poètes auto-proclamés n'ayant aucune curiosité pour ce qui s'est vécu et écrit avant eux, n'ayant d'autres préoccupations que d'étaler leur égo sur la place publique.
Au fil des pages Jean-Albert Guénégan montre en quoi une relation établie avec un aîné peut être nourrissante et dynamiser une écriture qui commence. Elle est commandée par l’exigence, permet d'éviter les impasses de la facilité, oblige à forger l'outil qui va accompagner une vie d'expression poétique. Elle se complète de remarques et de mises en garde sur le milieu dans lequel le jeune poète fait son entrée en l'idéalisant.
Une telle relation n'est possible sans un préalable d'humanité, d'esprit fraternel et de respect de l'écriture. "La poésie, c'est parler au plus haut de soi-même" dit dans le livre Charles Le Quintrec à Jean-Albert qui nous fait partager les riches heures passées dans sa demeure de Kerhuiten. Autour du poète-romancier sont évoqués ses proches comme son épouse Violette ainsi que tous ceux qui ont jalonné son chemin d'écriture, notamment Hervé Bazin et Gérard Le Gouic. C'est par Charles Le Quintrec que Jean-Albert fit la connaissance d'Hélène Cadou.
Le livre nous renseigne par là-même sur la vie poétique qui s'est déroulée en Bretagne ces trente dernières années. Elle est traversée par la passion qui n'exclut ni la colère ni les moments de grande communion. Jean-Albert en a été le témoin et l'acteur. Il relate à la fin de l'ouvrage l'itinéraire poursuivit depuis 2008, l'année de la disparition de Charles. La ferveur est toujours au rendez-vous, elle lui a permis de mener à bien de belles réalisations en particulier autour de Tristan Corbière pour lequel il a réussi à obtenir en 2011 un timbre à son effigie. Pourtant, le constat est là d'un éclatement et d'une atomisation de la communauté poétique où l'individualisme a fini par prendre le dessus.
Son ouvrage nous rappelle que dans sa jeunesse d'autres valeurs étaient à l’œuvre et qu'il suffirait de peu pour qu'elles soient de nouveau opérantes.
Compléments :
- Un entretien de Bernard Pivot avec Charles Le Quintrec.
- Le livre est à commander chez l'auteur au prix de 8€ + 1,5€ de port (Jean-Albert Guénégan, 33 rue des Jardins, 29600 Morlaix).
Au fil des pages Jean-Albert Guénégan montre en quoi une relation établie avec un aîné peut être nourrissante et dynamiser une écriture qui commence. Elle est commandée par l’exigence, permet d'éviter les impasses de la facilité, oblige à forger l'outil qui va accompagner une vie d'expression poétique. Elle se complète de remarques et de mises en garde sur le milieu dans lequel le jeune poète fait son entrée en l'idéalisant.
Une telle relation n'est possible sans un préalable d'humanité, d'esprit fraternel et de respect de l'écriture. "La poésie, c'est parler au plus haut de soi-même" dit dans le livre Charles Le Quintrec à Jean-Albert qui nous fait partager les riches heures passées dans sa demeure de Kerhuiten. Autour du poète-romancier sont évoqués ses proches comme son épouse Violette ainsi que tous ceux qui ont jalonné son chemin d'écriture, notamment Hervé Bazin et Gérard Le Gouic. C'est par Charles Le Quintrec que Jean-Albert fit la connaissance d'Hélène Cadou.
Le livre nous renseigne par là-même sur la vie poétique qui s'est déroulée en Bretagne ces trente dernières années. Elle est traversée par la passion qui n'exclut ni la colère ni les moments de grande communion. Jean-Albert en a été le témoin et l'acteur. Il relate à la fin de l'ouvrage l'itinéraire poursuivit depuis 2008, l'année de la disparition de Charles. La ferveur est toujours au rendez-vous, elle lui a permis de mener à bien de belles réalisations en particulier autour de Tristan Corbière pour lequel il a réussi à obtenir en 2011 un timbre à son effigie. Pourtant, le constat est là d'un éclatement et d'une atomisation de la communauté poétique où l'individualisme a fini par prendre le dessus.
Son ouvrage nous rappelle que dans sa jeunesse d'autres valeurs étaient à l’œuvre et qu'il suffirait de peu pour qu'elles soient de nouveau opérantes.
Compléments :
- Un entretien de Bernard Pivot avec Charles Le Quintrec.
- Le livre est à commander chez l'auteur au prix de 8€ + 1,5€ de port (Jean-Albert Guénégan, 33 rue des Jardins, 29600 Morlaix).
J'ai eu plaisir à lire cet article, et bien plus que cela. Il est bien vrai qu'il est urgent de remettre certaines pendules à l'heure en matière de création.
RépondreSupprimerCela me rappelle deux déclarations : celle de Serge Fiorio à propos de peinture : « La peinture est un engagement ! », et celle du poète Lucienne Desnoues : « Contrairement à cette avant-garde qui ne se veut la fille de personne et fait avec ingratitude débuter la poésie ou la peinture à ses propres travaux, j’aime surprendre chez les grands artistes les traces de l’hérédité »
D'autre part, il me semble que toute création a ses limites, subtiles et sensibles, celles au-delà desquelles elle perd toute qualité.
André Lombard,
84 Viens.
Être épaulé,conduit sur le chemin de l'écriture par un poète en l'occurrence Charles Le Quintrec ...
RépondreSupprimerUne histoire de transmission généreuse,de rigueur dans l'ecrit.
Un livre touchant, l'éclosion d'un autre poète Jean Albert Guénégan.
Une belle pensée et des rencontres d'autres Bretons magnifiques comme René Guy Cadou, Hélène Cadou,Pierre Jakez Helias...