Des hauteurs de la Provence s'envolent pensées et créations d'aujourd'hui

samedi 16 août 2014

Les Cahiers de Garlaban - XVI

Le 15 janvier 1992, Les Cahiers de Garlaban publiaient mon recueil Être là. L'illustration de couverture était pour l'occasion confiée à l'artiste toulonnaise Renée Mangot. En quatrième de couverture  était imprimé ces quelques lignes :


Après Mémoire sans tain et Cœur absolu,  voici le troisième volet d'une écriture que l'auteur continue d'enraciner dans son expérience quotidienne. Attentes, espoirs, révoltes, contemplations, interrogations, joies... ce qui est ressenti au travers des différents moments de l'existence, n'a-t-il pas pour effet de nous révéler un plus à nous-mêmes ? Et si, nous connaissant mieux, nous en trouvions un goût accru de vivre, d'être là, plus présent encore au monde dans son mouvement inédit.

samedi 9 août 2014

Les Cahiers de Garlaban - XV

Le propos des Cahiers de Garlaban concernant les poètes de langue d'oc était de dépasser les querelles de graphies et de chapelles pour réunir des poètes ayant le même souci d'authenticité et d'universalité dans leur œuvre. Nous pensions que la force et le souffle contenus dans leur poésie devaient permettre de dépasser des clivages qui  n'avaient dès lors  plus lieu d'être. C'est ainsi qu'après Serge Bec nous avons édité Fernand Moutet rattaché à la mouvance mistralienne. Ce dernier a fait récemment l'objet d'un hommage dans ce blog et l'on s'y reportera pour mieux le connaître. Le recueil de lui que nous avons publié le 10 octobre 1991 s'intitulait Li car-marino de moun reiaume/Les méduses de mon royaume. Voici comment nous le présentions en quatrième de couverture :


"Toute la poésie de Fernand Moutet est un grand chant d'amour terrestre", nous dit André Resplandin en ouverture de ce recueil. Il montre plus loin la fascination du poète pour l'eau et ses rêves de voyage et conclut que chacun de ses poèmes est "une offrande, une invitation".

Nous voici donc prêts pour aborder de nouveaux rivages de l’œuvre de Fernand Moutet, plus précisément du côté de l’Étang de Berre. Là où les méduses de son enfance ont permis à l'auteur d'approcher le mystère du monde.

"Un rêve doit rester un rêve si l'on veut qu'il embellisse toute une vie", affirme Fernand Moutet dès le début ; et plus loin il ajoute : "La beauté est aussi nécessaire que le pain, et le sel, et l'eau de la cruche."

Ainsi nous sont offertes les clefs de son royaume. A nous maintenant d'y entrer les sens et le cœur grand ouverts.

samedi 2 août 2014

Les Cahiers de Garlaban - XIV

Le mois d'août est l'occasion pour ce blog de présenter les publications des Cahiers de Garlaban. Voici donc comme l'an dernier les quatre parutions de poésie qui ont fait suite à celles que nous avons montrées précédemment. Commençons par Sesoun de Guerro de Serge Bec paru le 31 juillet 1991. Écrit durant la guerre du golfe, ce recueil de 88 pages avait eu à l'époque un certain retentissement et avait reçu le prix Antigone 1992 de langue d'Oc de la ville de Montpellier. Parmi les membres du jury se trouvaient Frédéric-Jacques Temple, Pierre Toreille, Marie Rouanet, Jean Joubert, Robert Lafont ou encore Yves Berger. Voici le texte que nous avions écrit en quatrième de couverture pour présenter la publication :


     Depuis Memoria de la carn écrit pendant son service militaire en Algérie, Serge Bec nous a montré qu'un versant de son œuvre, et non le moindre, avait partie liée avec les tragédies de notre histoire collective.

     On se souvient de sa Balada pèr Lili Fong en réponse à l'horreur de la guerre du Viet-Nam. Voici aujourd'hui Sesoun de Guerro qui rassemble des poèmes écrits sur fond de guerre du golfe.

     Serge Bec, n'en doutons pas, aurait préféré se passer de cet épisode absurde et honteux pour l'humanité. Depuis le temps qu'il en appelle à la tolérance, à l'amitié entre les peuples, qu'il témoigne de ce que Robert Lafont a défini comme "l'exigence morale rigoureuse du surréalisme", le poète aurait pu espérer une fin de siècle plus prometteuse.

     Mais reste pour lui l'amour en qui il croit encore, celui exprimé pour sa femme en premier lieu, puis celui de son Luberon par lequel il participe au mouvement du monde, et du cosmos.

     Cet amour célébré dans sa langue première, en accord foncier avec la dynamique de son existence, généreuse et interrogative.


Quatre dessins du peintre René Métayer  ont illustré ce recueil que Serge Bec a ouvert par un avant-propos dans lequel il rappelait que pour lui la poésie en langue d'oc était avant tout une poésie de création à vocation universelle.