Au fur et à mesure de
l’avancement des collages, un travail individuel d’écriture est
amorcé. L’imaginaire sollicité tout au long de l’élaboration
de l’œuvre va se cristalliser dans le choix d’une légende. La
commande est ainsi passée aux élèves : écrire une phrase qui
donne envie au lecteur d’entrer dans votre collage
comme dans une aventure… un titre qui soit une sorte de
« sésame ouvre-toi » ! Dès que sa phrase lui
semble au point, l’élève en fait la lecture à ses camarades.
Certaines légendes sont ainsi retravaillées en fonction des
remarques. Cet atelier d’écriture est mis en place en occitan.
Début
juin, un petit échange de courrier avec Ghislaine est venu renforcer
la motivation des enfants. Si bien que lorsque les 18 titres sont
enfin rédigés, la classe envisage de proposer un jeu à son
interlocutrice : à chacun sa légende. Il faut alors traduire
en français les trouvailles individuelles, ce qui est fait
collectivement. Artistiquement et linguistiquement, ce passage
partagé d’une langue à l’autre est un exercice très
enrichissant.
En
proposant leur jeu aux camarades des autres classes (autour d’une
petite exposition dans les murs de l’école), les enfants
s’aperçoivent que l’écriture n’est pas un calque de l’oeuvre
plastique : chaque regard apporte ses images et il y a bien des
surprises ! A vous de jouer à présent… Mais attention :
pour les 18 légendes proposées, vous ne disposez que de 13
collages ; les 5 derniers vous seront offerts la semaine
prochaine, avec les solutions.
Frédéric Figeac
Les Légendes
Qual
s’amaga darrièr la pòrta del B ?/Qui
se cache derrière la porte du B ?
L’òme
que cluca dintra dins l’òrt sens cleda.
/L’homme qui ferme les yeux entre dans le jardin sans porte.
Lo
monde desbòrda del Libre segret./
Le monde déborde du Livre secret.
La
bestiassa a gisclat del corredor negre./
La sale bête a jailli du couloir noir.
Las
flors d’òr prenon la volada./
Les fleurs d’or s’envolent.
L’escrivan
escriu, lo casal creis e l’ausèl passa./
L’écrivain écrit, le jardin pousse et l’oiseau passe.
Lo
garda se pausa dins un casal sens guèrras./
Le garde se repose dans un jardin sans guerres.
Ara
lo caval gris sauta dins las colors./
Maintenant le cheval gris saute dans les couleurs.
Ont
mena lo camin dels òmes blancs ?/
Où mène le chemin des hommes blancs.
lo
T vòl s’engulhar al Paradís./
Le T veut se faufiler au Paradis.
Pel
mièg de las plantas creis un àngel./
Au milieu des plantes pousse un ange.
La
man geta d’istòrias als quatre cantons./
La main jette des histoires aux quatre vents.
L’uèlh
plora de penas en fusion./
L’œil pleure des peines en fusion.
La
femna cèrca los senhals dins lo cèl./
La femme cherche les signaux dans le ciel.
La
milgrana samena de caras./
La grenade sème des visages.
La
Torifèl velha los chivalièrs que dintran de guèrra./
La Toureiffel surveille les chevaliers qui rentrent de guerre.
L’uèlh-gat
a pas paur de las fantaumas./
L’œil-chat n’a pas peur des fantômes.
Lo
chivalièr apara las tèrras estranhas./
Le chevalier défend les terres étranges.
La suite des collages
C'est avec beaucoup d'attention que je suis votre travail qui, à chaque fois m'enchante car il est un doux mélange de l'enfance et de sa magie, des arts plastiques, de la poésie et de cette langue d'Oc qui m'est si étrangement étrangère.
RépondreSupprimerMerci les enfants ou plutôt les artistes, pour ces moments de bonheur poétique. Grâce à vous je pars pour de beaux voyages vers la nature.
Merci à votre professeur Frédéric Figeac.
Merci au poète Frederic Fijac.
Christine D'Aloise
bravo pour le travail de Frédéric Figeac ! merci d'avoir partagé.
RépondreSupprimerYen
Merci, mais c'est avant tout le travail des enfants. Ce sont eux qui se sont exprimés en faisant des contraintes jeu - et jeu excitant.
SupprimerFrédéric
Bravo. C'est magnifique !
RépondreSupprimerJean-Marc
Merci à Frédéric. Je suis émue et émerveillée par les créations de ses élèves.
RépondreSupprimerHuguette