Redonner toute sa place à la poésie dans la société contemporaine, est une préoccupation qui revient souvent dans ce blog. Le festival Voix vives de Sète qui a eu lieu en juillet dernier était une manière de faire coïncider la parole des poètes de tout le bassin méditerranéen avec cette saison privilégiée qu'est l'été, pour sortir de son isolement et rejoindre les autres dans une communion de plein air autour de la poésie. Un tel festival nécessite beaucoup de moyens et d'énergie, il se prépare sur une année, et ne peut avoir lieu sans une autorité fédératrice qui sait entraîner toute une équipe dans l'aventure, en l'occurrence ici Maïthé Valles-Bled. D'autres initiatives peuvent aussi contribuer à créer ce maillage sur tout le territoire pour que la poésie soit visible de tous et stimule ainsi des parcours plus intérieurs et plus secrets. J'ai déjà parlé des rencontres organisées par Nicole et Georges Drano, je voudrais aujourd'hui présenter ce qui s'est fait à Morlaix autour de Jean-Albert Guénégan qui a déjà été l'hôte de ce blog.
L'idée vient du poète lui-même, elle est à porter au crédit de l'imagination qui est la seule à pouvoir régénérer notre vie quotidienne, lui permettre d'atteindre une autre dimension. Elle est le chemin entre le réel et le surréel, le passage vers une existence plus riche. Après avoir écrit son recueil Trois espaces de liberté et en attendant sa publication, Jean-Albert Guénégan a contacté un élu de sa ville, en attirant son attention sur ses poèmes qui chantaient le jardin. Le jardin compte pour lui parmi les espaces de liberté. Il a alors offert ses poèmes à la ville en lui suggérant d'en faire bénéficier ses habitants. Un an plus tard, il les voyait présentés, pour tout l'été, sur de grands livres en bois installés à quelques endroits stratégiques : rond-point, kiosque à musique, places, squares et jardin municipal. L'ensemble formant un promenoir poétique, invitation à la lecture et à la rêverie. Les deux photos ci-jointes, la première où l'on peut voir le poète avec en arrière-plan le célèbre viaduc de Morlaix, ainsi que la seconde, complétée du poème qu'elle présente, nous donnent un aperçu de cette heureuse initiative.
Sur le jeune feuillage du bouleau
le ciel vide ses poches.
Alors, je réclame à l'instant
de fondre le temps,
au printemps de glacer
l'incarnat du soir.
Sur les bourgeons du lilas
s'éveillent l'azalée, le poirier.
Je sens, je respire et leur dis des vers
mais mon chant pas assez reconnu
passe sur elle comme la trace
d'une nuit pudique.
Qu'importe feuilles nouvelles,
ma solitude est plus qu'une rumeur,
c'est pour vous que je verse des larmes.
Jean Albert Guénégan
Trois espaces de liberté
L'idée vient du poète lui-même, elle est à porter au crédit de l'imagination qui est la seule à pouvoir régénérer notre vie quotidienne, lui permettre d'atteindre une autre dimension. Elle est le chemin entre le réel et le surréel, le passage vers une existence plus riche. Après avoir écrit son recueil Trois espaces de liberté et en attendant sa publication, Jean-Albert Guénégan a contacté un élu de sa ville, en attirant son attention sur ses poèmes qui chantaient le jardin. Le jardin compte pour lui parmi les espaces de liberté. Il a alors offert ses poèmes à la ville en lui suggérant d'en faire bénéficier ses habitants. Un an plus tard, il les voyait présentés, pour tout l'été, sur de grands livres en bois installés à quelques endroits stratégiques : rond-point, kiosque à musique, places, squares et jardin municipal. L'ensemble formant un promenoir poétique, invitation à la lecture et à la rêverie. Les deux photos ci-jointes, la première où l'on peut voir le poète avec en arrière-plan le célèbre viaduc de Morlaix, ainsi que la seconde, complétée du poème qu'elle présente, nous donnent un aperçu de cette heureuse initiative.
Sur le jeune feuillage du bouleau
le ciel vide ses poches.
Alors, je réclame à l'instant
de fondre le temps,
au printemps de glacer
l'incarnat du soir.
Sur les bourgeons du lilas
s'éveillent l'azalée, le poirier.
Je sens, je respire et leur dis des vers
mais mon chant pas assez reconnu
passe sur elle comme la trace
d'une nuit pudique.
Qu'importe feuilles nouvelles,
ma solitude est plus qu'une rumeur,
c'est pour vous que je verse des larmes.
Jean Albert Guénégan
Trois espaces de liberté
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