Des hauteurs de la Provence s'envolent pensées et créations d'aujourd'hui

samedi 17 septembre 2011

Le visage de poète de Jacques Basse

Alors que le tome 5 de ses Visages de poésie vient de paraître, Jacques Basse publie un nouveau recueil de poésie qui a pour titre Mots Roses Parfois. Nous ne pouvons que nous émerveiller de la puissance créatrice de l’artiste dont nous assistons au fil des parutions à l'éclosion poétique. Nous connaissions son étonnante aventure des "portraits dédicacés", dont ce blog a déjà rendu compte, nous avions aussi salué ses débuts en poésie, mais c'est un réel bonheur de le voir aller encore plus loin sur le chemin des mots. Je remercie Paul Sanda son éditeur de m'avoir permis de reproduire le texte qu'il a écrit en ouverture de ce joli petit livre.


Après « La Courbe d’un Souffle », son premier coup de Maître, Jacques Basse, poursuivant son aventure poétique, n’en finit pas d’étonner le lecteur. « Mots Roses Parfois », c’est un jardin bien secret qui, lentement, se dévoile, laissant paraître une écriture construite subtilement, de profondeurs en profondeurs. Cette écriture s’affirme dans la prolongation d’une sobriété caractéristique, qui n’est pas sans rappeler le meilleur d’Henry Bataille, à sa grande époque : comparer ainsi dans un ciel mauve / sous un manteau de brume / suspendue aux étoiles / la lune (Jacques Basse) avec oh ! si loin ! seul, écrasé / De toute la souffrance du monde… / Et je regarderais sans penser / Le soleil qui monte, qui monte…(Henry Bataille). Comment par la puissance de la nature, la clarté de son expression figurée, la fragmentation de sa pensée raisonnée, Jacques Basse visant l’impact introspectif, s’inscrit de plus en plus avant dans cette simplicité qui le caractérise ; et quand, dans la modernité, il dépasse le cadre classique de ses thèmes, c’est pour y débusquer de nouveaux sentiments, peut-être plus sombres, mais plus volatils, comme un vague espoir à toujours envolé. Ainsi Jacques Basse a-t-il pu vivre intensément, il a éprouvé, éreinté l’œuvre au noir, su que nous devions passer par sa pesanteur, par la ténèbre et les années de plomb. C’est la poésie qui creuse, qui nous creuse et nous dépasse, et c’est alors que le poète invente le trésor splendide de sa métaphysique, c’est alors qu’il semble trouver ce qu’il cherchait dans tout ce qui est perdu aux yeux du plus grand nombre : cet instant à l’ombre fragile / que le présent ventile / n’est qu’un souffle passager (Jacques Basse). A ce sujet je citerai encore Henry Bataille : Et dans le bruit que fait cette chose en allée, / Qui traîne ses douleurs broyées et ses trophées, / Je comprends, je ressens, jusqu’à mourir en elle, / Tous les chuchotements de la nuit éternelle !… Et de vous proposer ici l’envoi, par Jacques Basse lui-même : tout ce noir et ce silence qui glace / c’est l’enfer qui distend l’espace // un chant d’après / venu d’ailleurs. Ainsi vous pourrez voir à ces lignes que le beau voyage ne s’est pas perdu, qu’il commence dans les peupliers, vise à dépasser l’horizon et, comme le poète le sait à la vigie, qu’il se perd bien au-delà du firmament…

Paul Sanda,
8 juin 2011


- Mots Roses Parfois, Editions Rafaël de Surtis, 7, rue Saint Michel - 81170 Cordes sur Ciel, 56 pages, 10€.

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