Compléments :
samedi 27 février 2010
Les quatre routes de Jean-Pierre Tardif
Compléments :
samedi 20 février 2010
La femme, inspiratrice de Serge Bec
Commencée avec Li Graio negro / Les Corneilles noires en 1954, celle-ci n’a cessé sur plus de cinquante années de s’enrichir de pages dans une étonnante fidélité aux thèmes premiers qui l’ont portée. Parmi eux se distingue la célébration de la femme qui rattache Serge Bec tout autant à la lyrique des Troubadours qu’au Surréalisme dont il a été un des rares poètes provençaux à revendiquer la filiation.
Avec Femme mon amour, Serge Bec tente de surmonter la douleur laissée par la disparition d’Annette en transformant son expression amoureuse pour son épouse en un hymne universel à la femme. Il nous propose pour cela dix-huit poèmes, écrits dans sa langue d’oc, avec la traduction en français.
Alors, qu’elle soit provençale ou arabe, vietnamienne, bosniaque ou kosovar, la femme est une, qui représentera toujours pour le poète celle qui « met le monde en marche », celle qui « croit de nouveau en l’innocence primitive », celle qui « émerge transparente de la tempête / comme une rivière qui retrouve sa source ». Elle est « la femme aux oiseaux », la chaleur de son corps et de son âme favorise les éclosions et les envols. Elle est principe de recréation :
« E sonas dins mon mirau
D’autrei jovènças d’autrei beutats
D’autrei fams d’autrei vidas
Que podriam creire inagotablas »
« Et tu appelles dans mon miroir
D’autres jeunesses et d’autres beautés
D’autres faims d’autres vies
Qu’on pourrait croire inépuisables »
L’œuvre de Serge Bec a donné lieu le 3 avril 2009 à une journée d’étude organisée par le département d’Occitan de l’Université Paul Valery de Montpellier, à l’initiative de Marie-Jeanne Verny avec des contributions de Philippe Martel, Philippe Gardy, Joëlle Ginestet, Paul Peyre et Jean-Claude Forêt notamment. Le retour au lyrisme, comme la présence de la femme dans la poésie de l’auteur, ont été quelques uns des thèmes abordés à cette occasion.
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samedi 13 février 2010
Jacques Basse, le portraitiste des poètes
Un deuxième tome des Visages de poésie a déjà fait suite au premier, en attendant la parution d'un troisième. Celui-ci est préfacé par Michel Cosem, Guy Allix et Jean Billaud. Il présente également cent nouveaux visages accompagnés de poèmes et de notices biobibliographiques. On trouvera parmi eux, ceux de Serge Bec, Claude Ber, Daniel Biga, Enan Burgos, Georges-Emmanuel Clancier, Maurice Couquiaud, Jean L'Anselme, Colette Gibelin, Marcel Migozzi, Cécile Odartchenko, Yves Rouquette, Annie Salager, Dominique Sorrente, Bernard Vargaftig... Nous ne pouvons que remercier Jacques Basse de nous restituer une poésie de langue française somme toute bien vivante, diverse, mais unie dans une même célébration du verbe !
Compléments :
samedi 6 février 2010
Poésie & Chanson
Voici des années, il était de bon ton de proclamer la mort de la poésie et le triomphe inéluctable de la chanson. Seule, elle pouvait assurer et assumer la diffusion du courant poétique de notre époque ! Seule, elle était susceptible d’atteindre le peuple !
Qu’en est-il aujourd’hui ?
« La chanson est poésie » affirme-t-on de tous côtés !
Toute la poésie ? Et en ce cas, pourquoi continue-t-on à écrire des poèmes qui ne seront jamais chansons, qui ne seront peut-être jamais lus ou connus ?
Quand on sait le peu d’audience des livres de poèmes, la mise à l’écart (volontaire ou involontaire) des poètes de la vie de la cité, le pari dangereux des rares éditeurs de poésie, nous dirons que dans notre bonne société occidentale, il est tout simplement suicidaire de continuer à n’écrire que de la poésie ; car enfin, cette reine exilée, non seulement ne passera pas les ondes du petit écran, mais fera toujours écran à notre désir de paraître !
Faite pour le silence, le secret, la pause du temps, la flânerie lente et interminable, au contraire de la chanson, éphémère, passionnée, instinctive …
Certes, la chanson peut-être poétique, celles de Brassens le sont indéniablement, mais lui-même se nourrissant des poètes du passé, affirmait le caractère intemporel de la poésie.
La poésie, c’est le face à face avec nous-mêmes, avec la nature, avec les autres et ce face à face se poursuit inlassablement, sans brisures, à travers les pays et les siècles.
Elle n’a nul besoin « des trompettes de la renommée » c’est pourquoi aujourd’hui, elle subit l’exil mais elle n’est point morte.
La chanson est partage direct, communication facile et émotionnelle ; elle est la sœur la plus conviée de toutes nos fêtes. Pourtant, lorsque l’écho de celle-ci faiblit et s’éteint peu à peu et qu’il ne nous reste alors que la nostalgie, on a envie de se tourner vers la poésie, sœur plus étrange, moins facile à apprivoiser et dont le mystère est toujours aussi grand.
« Chaque jour dit le Renard au petit Prince tu t’assoiras un peu plus près de moi… »
Ainsi s’adresse à tout homme la poésie, tissant avec nous des liens fortement humains et irremplaçables.
Cette longue patience qui monte en nous comme la sève dans l’arbre, est source de bien des joies, de déchirantes confrontations. Mais une fois qu’on l’a connue, on ne peut l’oublier sans mourir.
Michèle Serre
Michèle Serre découvre très tôt la poésie et obtient des prix littéraires aux Jeux floraux de Perpignan (institution très vivante dans les années 60). Cette participation lui permet des rencontres avec d’autres poètes français et catalans mais aussi étrangers notamment Léopold Senghor et Maurice Carême.
Après des études littéraires elle rentre dans une vie professionnelle mais poursuit une expression personnelle sous la forme de poèmes et de nouvelles. Très impressionnée par le livre de Roger Caillois et Jean Clarence Lambert sur le Trésor de la poésie universelle, elle entreprend une recherche approfondie sur les poètes du passé mais aussi sur la poésie actuelle française et étrangère.
Elle publie alors dans des anthologies de poésie aux éditions St Germain des Prés. Malgré des sollicitations elle n’accepte pas cependant les publications à compte d’auteur. Très vite consciente des difficultés d’édition de la poésie, elle crée avec son mari Pierre Sentenac (artiste peintre) des manifestations de poésie-peinture, ce qui lui donne l’occasion d’une mise en valeur de ces deux expressions dans des catalogues.
En 1991, ils concrétisent un projet d’édition confidentielle de livres d’artistes : Le Bien-Vivre, et poursuivent cette tâche jusqu’à aujourd'hui.
Cette édition leur permet d’intégrer d’autres créateurs avec un intérêt particulier pour les livres d’enfants mais aussi à travers une collection : « Passeurs du temps », un approfondissement poétique des chemins de la création de quelques poètes et artistes, le dernier en date : Hartung, un éclair dans la nuit.
La diffusion des livres s’effectue à travers des expositions mais aussi une participation aux salons de poésie notamment à Lodève durant les Voix de la Méditerranée. (Contact Michèle Serre et éditions Le Bien-Vivre : pierresentenac@orange.fr)
- A ses débuts notre groupe des Cahiers de Garlaban a travaillé avec le chanteur Jean-Jacques Boitard qui avait mis plusieurs de nos poèmes en chansons :