Je voudrais aujourd'hui rendre hommage à Jacques Arnold qui m'encouragea lorsque je faisais mes débuts en poésie, à la fois en écrivant mes propres textes et en éditant Les Cahiers de Garlaban.
Il m'accueillit dans la revue Jointure dont il était président du comité de lecture, secondé par une équipe exigeante dans laquelle on retrouvait notamment Jean-Pierre Desthuilliers, Georges Friedenkraft, Michel Martin et Daniel Sauvalle.
Aujourd'hui, repensant à son itinéraire poétique et littéraire, me vient une liste de sujets que l'éloignement géographique et le temps ne m'ont pas permis d'aborder avec lui. Ainsi j'aurais été heureux de parler de son amitié avec Armand Lanoux, lauréat du prix Goncourt 1963, de ses rencontres en captivité durant la Deuxième Guerre mondiale avec Julien Gracq, Raymond Abellio, Jacques Fauvet ou encore Patrice de la Tour du Pin. Il m'aurait plu également d'évoquer en sa présence la Société des Gens de lettres au sein de laquelle il présidait la commission Poésie.
Jacques Arnold m'adressa deux de ses recueils, tous les deux édités chez Rougerie, Poèmes donnés et Filantes, avec à chaque fois une dédicace chaleureuse.
Voici un de ses poèmes extrait de Poèmes donnés :
à Nelly Nabajoth
Un poète, vois-tu, c'est toujours jeune
telle que tu l'es, toi,
et devine le monde
et devine sa loi
en regardant le ciel et les oiseaux.
Mais le ciel est changeant
tantôt clair, tantôt sombre.
Les oiseaux sont sans cesse en lutte pour leurs nids
et pour les infinis.
Le poète combat pour conquérir les mots
de sa propre charmille
comme les jeunes gens,
comme toi, jeune fille —
pour conquérir vos rêves
Et leur offrir un corps.
A toi, Nelly, d'inventer tes efforts
et pour t'aimer toi-même
et pour que l'autre t'aime :
A toi, Nelly, de forger tes ressorts...
Complément :