Nous avons déjà eu dans ce blog l'occasion de rendre hommage à Serge Fiorio. Grâce à son ami André Lombard dont le dernier livre avait fait l'objet d'un compte-rendu dans nos colonnes, nous allons pouvoir partager un peu plus son itinéraire d'artiste. Je le remercie de m'avoir adressé les photographies de quelques œuvres de Serge Fiorio accompagnées de ses pensées et réflexions sur son art et sa vie de peintre.
Carnaval au village, 1990 |
-Vous faites du naïf ?
Non, non, de la peinture !
-Accepteriez-vous de vous séparer pour moi d'un de vos pinceaux ?
Un tout neuf ?
-Non bien sûr, le plus usagé possible.
Alors, c'est celui-là ! dit-il en tendant à la personne celui avec lequel il était justement en train de peindre.
« C'est que bientôt on va me demander des pinceaux comme on réclamait des médailles au curé d'Ars. Mais moi, sans pinceaux, je ne suis plus rien ! »
Rocher d'Ongles |
« Au début, à Taninges, je dessinais ce que je voyais et, au bout d'un moment, continuer me devenait impossible, j'étais dans une impasse. Alors la vie a fait que j'ai été obligé de peindre seulement les jours de pluie dans les baraquements de chantier. Il fallait désormais que je puise en moi et non plus au-dehors : que je compose, dans tous les sens du terme. J'ai peint de mémoire quelques bouts de paysages, ceux d'alentour qui me paraissaient les plus plastiques (la montagne est plus théâtrale que plastique). Mais ceux qui ont vu ça, tous, très vite m'ont dit, fort prémonitoirement : « Ça ressemble à la Provence ! »
(à suivre)
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