J'ai déjà eu l'occasion de présenter la revue Chiendents dont Luc Vidal poursuit la publication avec le réel souci de faire découvrir de nouveaux créateurs qui servent la poésie, l'art et la littérature avec exigence. Il est entouré pour cela d'un rédacteur en chef : Roger Wallet et d'un comité de rédaction composé de Alain Besson, Alain-Pierre Daguin, Thierry Picquet, Pierre Hamelin, Yves Moulet, Philippe Dossal, Anne-Marie Chollet, Louise de Ravinel, Claire Mizzon, Nicolas Désiré-Frisque, Olivier Delettre et moi-même. Les parutions se succèdent à un rythme plus rapide que les annonces que je peux faire dans ce blog. La collection compte à ce jour plus de vingt numéros. Mais je voudrais aujourd'hui m'attarder sur le cahier consacré à Michel Capmal qui est un familier de ce blog. Pour cela, voici l'éditorial que l'on pourra lire à son sujet dans ce Chiendents n°5.
Ce numéro de Chiendents est consacré à Michel Capmal,
un poète rare, décalé, « inactuel » et dont le parcours n’a cessé
d’obéir a ses propres exigences intérieures.
Mais que
recherche-t-il sur ce chemin-là où l’on peut parfois croiser les grands brûlés
de l’existence ? Un chemin où repousse la plus fertile des
« mauvaises herbes » ; nourriture spirituelle pour ceux et
celles qui ne sauraient vivre sans vouloir approcher un horizon perdu.
Peut-être, et sûrement, le sens de la vraie
vie qui ne peut s’énoncer que par une parole, un langage, une manière
d’être qui dans le meilleur des cas a pour nom poésie. Un chemin de solitude
radicale ; par conséquent à l’opposé de l’isolement. Les perspectives et
les rencontres y sont fréquentes et inattendues. Écho persistant de voix chères
et enfuies, proximité sensible avec certains poètes du siècle dernier ainsi que
quelques contemporains encore inconnus de lui. Et puis surgissent par moments
des doubles familiers demandant à s’incarner dans l’écriture. À la fois pour
conjurer et hâter un grand incendie.
Dans l’entretien
qui suit, avec Jean-Luc Pouliquen, sont évoqués les lignes de force de
l’itinéraire d’un voyageur, souvent immobile, entre son Languedoc natal et
Paris, au début des années 70. Il avait compris et vécu la remise en cause de
tout survenue deux années plus tôt comme un salutaire appel d’air. Depuis, il
se défend de faire œuvre littéraire et d’avoir
« son univers personnel », et pourtant ce qu’il nous dit au
cours de cet entretien laisserait à penser que l’acte d’écrire est devenu pour
lui cet engagement pour lequel on ne doit pas hésiter à brûler ses vaisseaux. Surréalité, Hyperborée, Hautes terres, voilà des mots, des
signes, des images, des images-concepts exprimant une volonté de résistance
devant le monde contemporain qui a la prétention de s’approprier le principe de réalité de façon absolue et
définitive. Un monde où la vie, la vie vivante est, a ses yeux, partout et à
tout moment menacée.
Trois proses
(comme on dit) nous sont présentées avec ce numéro 4. Trois inédits qui sont
des fragments d’ouvrages en cours. Le titre du premier (que l’on découvrira
plus loin) ne serait-il pas quelque peu chargé d’ironie ? Un homme parle
une nuit entière devant un étrange auditoire de hasard. Il parle de tout, de
lui et du monde contemporain. Pour le deuxième, il s’agirait, apparemment, d’un
retour au pays de l’enfance avec le souvenir du père aujourd’hui disparu qui
lui permettrait d’approcher l’autre monde, ou bien, et pour lui c’est dans
le fond la même chose, une autre dimension du réel ? Une dimension que
peuvent parfois nous rendre perceptible les ressorts et ressources, le plus
souvent ignorés, du psychisme humain. Dans le troisième, nous pourrons lire
l’introduction, écrite voici déjà une dizaine d’années, d’un récit fort
singulier. « Je suis un chat »
dit-il avec un aimable goût de la provocation. Et ce chat aura beaucoup à dire
aux humains ; surtout à ceux devenus ivres d’anthropocentrisme.
Le chemin brûlé
est le nom qu’il a donné à une toute petite maison d’édition. Nous avons perdu les hautes terres, notre errance est infinie, c’est le
titre du livre dans lequel il a rassemblé la majeure partie de ses poèmes.
- Ce numéro est vendu 3€ + 2€ de port à commander aux éditions du Petit Véhicule - 20 rue du Coudray 44000 Nantes.
Supplément : Les dix premiers numéros de Chiendents
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