Nous continuons ce mois d'hommages à Charles Galtier par le témoignage émouvant de ses neveux Roselyne et Thierry que je remercie vivement pour leur aide et leur soutien à cette initiative qui, je l'espère, sera suivie de beaucoup d'autres pour donner à ce grand poète toute la place qui lui revient dans la culture provençale et la littérature universelle.
TONTON CHARLES
Son grand âge n’avait en rien diminué sa créativité, comme le montre le dernier livre paru de son vivant Un vin qui fait danser les chèvres. Il avait conservé sa curiosité, cette envie d’apprendre et d’aider les autres qui transparait dans son ouvrage posthume Les Oiseaux de Provence, bestiaire magnifique, d’une richesse exceptionnelle, nourri de savoir populaire.
C’était un Être qui avait compris l’essentiel : L’AMOUR. L’amour pour sa femme, Thérèse, qu’il avait épousée très jeune et à qui est dédié son dernier livre. L’amour pour sa famille, sa mère, son frère, ses sœurs, ses neveux et petits-neveux.
Ses yeux s’illuminaient dès notre arrivée. Il s’installait dans son fauteuil, son petit cigare au coin des lèvres, le sourire doux et le regard bienveillant. Penseur généreux, à l’écoute du monde à travers nos récits.
Il nous posait des questions sur notre vie, nos voyages, nos centres d’intérêts et se rappelait quelques souvenirs. L’un d’entre eux nous a particulièrement marqué et concerne ses années d’étude à Barcelonnette.
Il nous parlait de ces belles demeures où habitaient des personnes qui avaient fait fortune au Mexique et étaient revenues ensuite dans la vallée de l’Ubaye, leur terre natale, là où se trouvaient leurs racines.
Il y consacre d’ailleurs une partie de son roman Le chemin d’Arles. Nous comprenions alors ce que signifiait pour lui les mots : « Ne jamais oublier d’où l’on vient ».
L’amour de la nature se manifestait chez lui par son observation minutieuse. Il nous expliquait les arbres, les oiseaux, les cigales… C’était un humaniste en harmonie avec la Terre et le Ciel,
Bien sûr, comme écrivain, il avait l’amour des mots. La beauté poétique de son langage en révélait même la passion. Il s’intéressait aux dictons, aux proverbes, aux fables… mais aussi aux coutumes qu’il a eu à cœur de transmettre aux générations futures par ses travaux de recherche.
Tout en étant présent à l’instant, il pensait aux autres.
Voyageur immobile, des projets plein la tête, entouré de livres et de papier, il avait compris que l’essence du monde et l’infini sont tenus dans l’infiniment petit. C’est pourquoi il était si humble.
C’était un vrai sage, un contemplatif.
MERCI à toi, Tonton Charles !
Roselyne et Thierry
Bonsoir,
RépondreSupprimerQuels bels hommages vous faites à votre oncle !
Merci M.Pouliquen pour cette superbe initiative.
C'est magnifique !
Carole
C'est avec plaisir que j'ai parcouru ces témoignages qui relatent en
RépondreSupprimerquelques phrases judicieusement choisies ce qui restent au plus profond de
nous, le visage, la personnalité de quelqu'un d'exceptionnel que j'ai
seulement aperçu au détour d'une visite à Eygalières.
Pourtant, je me souviens de lui, d'une image ou plutôt d'une situation qui
a traversé le temps pour ressortir aujourd'hui, bizarre non !!. C'était
une après midi, sans doute l'été, je me souviens avoir été présenté à lui
dans une pièce un peu sombre comme le sont les maisons l'après midi en
Provence, écrasée par le soleil avec les volets fermés. Le seul souvenir
que j'ai gardé de lui c'est une réponse qu'il a faite dont le temps a
effacé les mots, une réponse de "tonton Charles" comme vous l'appeliez
affectueusement tous, une réponse qu'il avait emprunté le temps d'une
réplique savamment choisie au poète écrivain Lamartine et qu'il avait
raconté avec à la fois une telle aisance et simplicité que profondeur du
propos, que l'on ne pouvait être qu'impressionner et respectueux par la
personnalité de cet homme déjà âgé et de la richesse de sa culture.
Les souvenirs sont parfois surprenants, ils sommeillent en nous et il
suffit d'un simple déclic pour les voir resurgir, prendre forme par
l'envie de faire partager ces instants privilégiés et apparemment
intemporels aux personnes de sa famille et qui enfin se concrétisent à fur
et mesure de l'écriture.
Alain