Serge Bec a été souvent l'hôte de ce blog. En juillet 2014 nous avons rendu compte de ses récits fantastiques qui prennent leur source dans son Luberon natal. Mais Serge Bec est avant tout poète et c'est par la poésie qu'il a fait une entrée remarquée dans les Lettres d'Oc.
En juillet 2012 - j'ai tardé à en parler - les éditions Jorn ont eu la bonne idée de réunir en un seul volume ses premiers recueils. Il s'agit de Li Graio negro / Les Corneilles noires (1954), Cants de l'estre fòu / Chants de l'être fou (1957), Miegterrana / Méditerranée (1957), Memòria de la carn, seguit de Auba / Mémoire de la chaire suivi de Aube (1959-1960).
La grande originalité de Serge Bec est d'avoir introduit le surréalisme dans la poésie provençale ce qui lui valut les incompréhensions des Félibres et le poussa à s'éloigner de la graphie mistralienne pour adopter la graphie classique. Ce sera pour lui un déchirement dont il ne trouvera jamais l'issue définitive. Il règlera provisoirement la question en adoptant alternativement les deux graphies.
La période 1954-1960 couvre la rencontre de la femme aimée, le service militaire en Algérie en pleine guerre, tout cela étant vécu depuis ou loin de la terre natale. Ce socle d'inspiration qui a alimenté le lyrisme de l'auteur, traverse de part en part cette première partie de son œuvre. Il ne cessera par la suite de travailler en lui. La guerre du Viet Nam ou la guerre du Golfe qui ont fait suite à la guerre d'Algérie seront de puissants déclencheurs pour continuer à écrire son appel à vivre l'amour universel entre les hommes.
Complément :
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