Il y a tout juste dix ans, je présentais dans ce blog Maria do Sameiro Barroso. poète su Portugal. Je suis heureux aujourd'hui de donner à lire un de ses poèmes inédits. Dans l'intervalle, Maria n'a cessé d'écrire et de suivre un parcours en poésie particulièrement riche qui a trouvé un écho dans de nombreux pays. Ainsi en 2020, elle a reçu le Prix du Concours International de poésie de l'Académie Européenne des Sciences, des Arts et Lettres (AESAL).
Maria do Sameiro Barroso lors de la remise du Prix décerné par l'Académie Européenne des Sciences, des Arts et Lettres, à Paris, au Palais du Luxembourg en 2020. |
OBSCURAMENTE
O mundo não é verdadeiro, mas é real.
Fernando Pessoa
A tua vida é um longo poema, um romance com muitos capítulos, um livro que nunca se fecha. Habitas nas lendas para além do tempo. És fiel ao teu corpo, às tuas entranhas, és fiel às manhãs de veludo, aos figos doces, às maçãs de Abril.
És um poema, intenso e longo como um vinho, habitas entre trevos selvagens, lapidários enigmáticos, colecções de borboletas exóticas. És o cinzel da noite, livre e fiel aos teus calendários de sonho e brisas serenas.
Oiço os teus passos e sei que o pesadelo é acreditar que os insectos não existem, que as pombas não voam, que as rosas são minúsculas como mãos, mas que não morrem nunca em jarrinhos de vidro.
Oiço os teus passos. Não sei se és um pássaro de papel, uma ária musical, um soneto que escuto quando as tílias florescem. Não sei se existes ou se és real. O teu rosto é obscuro e longo na noite de ébano. O teu nome é um poema de longos silêncios. Não sei se és verdadeiro.
Escrevo-te. E, nas minhas cartas de amor, és real como a vida.
Maria do Sameiro Barroso
OBSCURÉMENT
Le monde n'est pas véridique, mais il est réel.
Fernando Pessoa
Ta vie est un long poème, un roman aux multiples chapitres, un livre qui ne se referme jamais. Tu habites des légendes hors du temps. Tu es fidèle à ton corps, à tes entrailles, tu es fidèle aux matins de velours, aux figues sucrées, aux pommes d'avril.
Tu es un poème, intense et long comme un vin, tu habites parmi les trèfles sauvages, les lapidaires énigmatiques, les collections de papillons exotiques. Tu es le ciseau de la nuit, libre et fidèle à tes calendriers de rêves et à tes brises sereines.
J'entends tes pas et je sais que le cauchemar est de croire que les insectes n'existent pas, que les colombes ne volent pas, que les roses sont minuscules comme des mains mais qu'elles ne meurent jamais dans des bocaux de verre.
J'entends tes pas. Je ne sais pas si tu es un oiseau de papier, un air de musique, un sonnet que j'entends quand les tilleuls fleurissent. Je ne sais pas si tu existes ou si tu es réel. Ton visage est sombre et long dans la nuit d'ébène. Ton nom est un poème de longs silences. Je ne sais pas si tu es réel.
Je t'écris. Et dans mes lettres d'amour, tu es aussi réel que la vie.
Maria do Sameiro Barroso (Traduction de Jean-Luc Pouliquen révisée par Ivan Frias)
Un poème somptueux.
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