Plus d'un mois après la fin de l'hiver nous pouvons le regarder avec d'autres yeux en oubliant toutes les difficultés qu'il nous a fait traverser. Cette photo, prise en février dernier dans le Vitosha, qui m'a été envoyée de Bulgarie par Liuba Ilieva, va nous permettre de le vérifier. Jean Follain, dont j'ai déjà eu l'occasion de parler à propos du ciel de Paris avait longuement médité sur les relations qui se tissent entre le temps et la poésie. Voici ce qu'il écrivait en introduction de Cérémonial bas-normand : "Si je viens évoquer ici des souvenirs d'un passé lointain, ce n'est pas en rêvant du retour de ce passé. La poésie qu'il dégage, il la dégage tout justement parce qu'il est le passé. Je souscris au plus profond à ce que dit à ce sujet José Ortega y Gasset dans ses essais espagnols. Il est loin de vouloir que le passé soit le présent et il nous précise : Aimer le passé, c'est se réjouir qu'il soit en effet le passé ; que les choses - perdue cette rudesse dont, dans le présent, elles égratignent nos yeux, nos oreilles et nos mains - s'élèvent à la vie pure et essentielle qu'elles acquièrent dans la réminiscence." Dans notre cas, ce passé hivernal est proche et nous savons qu'il reviendra, mais demeurent sa beauté pure et essentielle, sa poésie qu'il nous est plus facile d'atteindre par la photographie que dans l'instant présent des morsures du froid.
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