La trilogie romanesque et autobiographique d'Andrea Genovese composée de Falce marina, L’anfiteatro di Nettuno et Lo specchio di Morgana, n'est pour l'instant accessible qu'en italien. Voici toutefois quelques extraits traduits en français, par Vanessa Del Pizzol que nous remercions, d'articles rendant compte de la sortie de Falce marina.
Faux Marine est un « Manège » de souvenirs, d’images et de poésie. De vie quotidienne, de petits et grands événements historiques, de personnages et de robes à fleurs qui apparaissent et disparaissent devant les yeux d’un enfant de l’après-guerre dans la banlieue de Messine, où la vie n’est pas facile, où l’eau est encore un bien précieux qu’on ne gâche pas, même pour se laver la figure une fois par jour, où trouver des escargots est source de joie parce que, au moins, on ne mourra pas de faim.
En lisant le roman on a la sensation que le récit des événements (des tableaux qui, à y regarder de plus près, semblent révéler jusqu’aux odeurs et aux sonorités) est effectué par deux personnes : l’écrivain Genovese et le jeune Andrea. En avançant dans l’histoire, on se rend compte que c’est chose normale car, comme l’auteur lui-même l’admet, il y a toujours eu en lui deux personnes cohabitant en un « dédoublement », « un enfant […] et un autre personnage fuyant qui s’était invité de lui-même ». Le premier raconte ce qu’il a vécu de nombreuses années auparavant, comme s’il le revivait, mais de manière différente, avec un regard critique et très souvent sarcastique, qui nous livre la chronique du quotidien d’individus qui « vivent au jour le jour », de petits et grands personnages qui peuplent Giostra, nous offrant des moments de divertissement semblables à ceux de notre propre enfance.
Un petit monde qui n’existe plus désormais ailleurs que dans nos souvenirs et la nostalgie d’un temps ancien qui revit sous de nouvelles formes, de nouveaux parfums, tourbillonnant comme un manège qui n’en finit plus de nous étonner et de nous rappeler comment c’était avant. Et il y a cette conscience que ce petit monde est ouvert mais dans le même temps fermé, parce que « car je vivais en deçà de cette haie qui du plus lointain horizon, cache au regard une telle étendue ». Genovese, dans son roman, mélange avec grâce et maestria des termes siciliens avec des mots aux nuances étrangères et des signes littéraux qui créent un langage nouveau, linéaire et fluide tout à la fois.
Samantha Giambarresi
(Article publié dans la revue LUNARIONUOVO, nouvelle série n°17 – novembre 2006, p.10)
En lisant le roman on a la sensation que le récit des événements (des tableaux qui, à y regarder de plus près, semblent révéler jusqu’aux odeurs et aux sonorités) est effectué par deux personnes : l’écrivain Genovese et le jeune Andrea. En avançant dans l’histoire, on se rend compte que c’est chose normale car, comme l’auteur lui-même l’admet, il y a toujours eu en lui deux personnes cohabitant en un « dédoublement », « un enfant […] et un autre personnage fuyant qui s’était invité de lui-même ». Le premier raconte ce qu’il a vécu de nombreuses années auparavant, comme s’il le revivait, mais de manière différente, avec un regard critique et très souvent sarcastique, qui nous livre la chronique du quotidien d’individus qui « vivent au jour le jour », de petits et grands personnages qui peuplent Giostra, nous offrant des moments de divertissement semblables à ceux de notre propre enfance.
Un petit monde qui n’existe plus désormais ailleurs que dans nos souvenirs et la nostalgie d’un temps ancien qui revit sous de nouvelles formes, de nouveaux parfums, tourbillonnant comme un manège qui n’en finit plus de nous étonner et de nous rappeler comment c’était avant. Et il y a cette conscience que ce petit monde est ouvert mais dans le même temps fermé, parce que « car je vivais en deçà de cette haie qui du plus lointain horizon, cache au regard une telle étendue ». Genovese, dans son roman, mélange avec grâce et maestria des termes siciliens avec des mots aux nuances étrangères et des signes littéraux qui créent un langage nouveau, linéaire et fluide tout à la fois.
Samantha Giambarresi
(Article publié dans la revue LUNARIONUOVO, nouvelle série n°17 – novembre 2006, p.10)
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Toutefois, il me semble que la raison essentielle qui me fait dire que l’œuvre de Genovese est une œuvre de valeur, réside dans la capacité de l’auteur-narrateur à enchâsser ces histoires minimales (en apparence seulement) dans une histoire plus grande, dont les reflets transcendent la reconstitution spatiale et temporelle d’un quartier de banlieue d’une ville de banlieue pour adopter les contours vagues des événements de l’histoire nationale et mondiale vus tantôt à travers la loupe déformante et étrangère de l’ignorance, du besoin, de l’éloignement, des yeux d’un enfant, qui lentement s’ouvrent sur le monde et sur la scène de la vie, tantôt de l’écrivain désenchanté qui ressent faits, événements, idées, comme une « chaleur de flamme lointaine » avec malgré tout la rage contenue de celui qui a vu et voit encore aujourd’hui des hommes et des femmes peupler les rues des marges non seulement de son sol natal mais du monde entier, enfermés dans le besoin et l’ignorance.
S’ajoute la capacité de Genovese à insuffler vie à ses pages et à son récit en élevant dans l’univers épique du quotidien ce qui pourrait sembler faible, éphémère, infantile, court, énorme, voire désespéré, en un mot tout ce qui définit la vie de la communauté du quartier Giostra, nombril paradigmatique du monde, avec ses lois et ses codes d’honneur non écrits.
S’ajoute la capacité de Genovese à insuffler vie à ses pages et à son récit en élevant dans l’univers épique du quotidien ce qui pourrait sembler faible, éphémère, infantile, court, énorme, voire désespéré, en un mot tout ce qui définit la vie de la communauté du quartier Giostra, nombril paradigmatique du monde, avec ses lois et ses codes d’honneur non écrits.
Orazio Nastasi
(ASIS News Année V numéro 22 – 25 décembre 2006)
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Poursuivons la présentation de cette trilogie romanesque par un reportage tourné à Messine lorsque Andrea Genovese est venu y présenter Lo specchio di Morgana en décembre 2011.
A ce même moment un colloque intitulé La Magnolia Perduta ( Le Magnolia Perdu ) a été consacré à son œuvre à l'Université de Messine avec pour intervenants : les professeurs d‘Université Vincenzo Fera, Santi Fedele, Cosimo Cucinotta, Mario Bolognari, Antonino Velez, Giorgio Forni, Maria Gabriella Adamo, Salvatore Trovato, le metteur en scène Gianni Fortunato Pisani, l’éditeur français Andrea Iacovella.
Complément :
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