Dans ce blog qui rend souvent compte des publications relatives à l’École de Rochefort, je voudrais aujourd'hui parler d'un poète trop tôt disparu qui se situa dans son sillage. Il s'agit de Jacques Taurand qui nous a quitté il y a six ans déjà.
De tous les poètes de l’École de Rochefort, c'est de Michel Manoll dont Jacques Taurand se sentira le plus proche. Il lui consacrera d'ailleurs un beau livre en 1997 qui s'intitulera Michel Manoll ou L'envol de la lumière.
Jacques Taurand |
De tous les poètes de l’École de Rochefort, c'est de Michel Manoll dont Jacques Taurand se sentira le plus proche. Il lui consacrera d'ailleurs un beau livre en 1997 qui s'intitulera Michel Manoll ou L'envol de la lumière.
Ce livre aura pour éditeur L'Harmattan où l'on retrouvera en 2001 son recueil La Cendre des heures paru dans la collection Poètes des cinq continents, en 2004 son récit Le château de nulle part, en 2007 son essai Au pays de l'inconsolé, lettres à Gérard de Nerval. En 2005, pour les 30 ans de la maison d'édition, Jacques Taurand réalisera un entretien avec Denis Pryen, son fondateur. Je dois avouer que la transcription qu'il m'en fit gentiment parvenir n'est pas étrangère à ma décision de confier par la suite plusieurs de mes manuscrits à L'Harmattan. Mais Jacques Taurand a déployé son activité de poète sur différents fronts, a participé à l'aventure de plusieurs revues - je pense en particulier au Cri d'Os de Jacques Simonomis - et a confié ses manuscrits à d'autres éditeurs. Il publiait par exemple en 2006 Les Allées du temps aux éditions de Saint Mont.
Voici un poème qui en est extrait. Il traduit bien à mon sens l'art poétique de l'auteur, son lyrisme contenu, la musique et la lumière qui s'en dégagent. Il est dédié à Jean-Claude Albert Coiffard, avec qui Jacques Taurand partagera la même ferveur pour les poètes de Rochefort :
D'UN SILLAGE
Là-bas où se perd
une pensée
L'écume d'un nuage
que lisse le vent
Il est l'heure de boucler
le passé
de lever l'ancre
pour un dernier départ
Des visages accosteront
au coin d'une table
on partagera les souvenirs
d'escales lointaines
On laissera sur la nappe de l'instant
quelques miettes de soi
une tache de vin
qui ressemble à du sang
Et les mots
les phrases vaines
s'évanouiront
dans le large des regards
et la lumière
d'un sillage
Compléments :
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